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Le blog de Xiu
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2 janvier 2009

Les entreprises chinoises pourront-elles

Les entreprises chinoises
pourront-elles encore
faire des miracles?

Exemple avec le fabricant de MP3 Aigo, une entreprise de hautes technologies, qui affiche une confiance à toute épreuve.

Feng_Jun

Feng Jun, P.-D.G. d’Aigo

AU Forum d’été de Davos qui s’est tenu à Tianjin, lorsque Feng Jun, président-directeur général d’Aigo (Beijing Huaqi Information Di-gital Technology Co., Ltd) a fait une présentation de ses produits aux participants, il était difficile d’imaginer qu’il est à la tête d’une grande entreprise de hautes technologies.

En 1994, le P.-D.G. d’Aigo a fondé une société spécialisée dans la vente d’ordinateurs et de claviers. Aujourd’hui, les MP3 estampillés de sa marque représentent une part de marché deux fois plus importante que celle de Samsung et dix fois plus que celle de Sony en Chine; ses MP4 sont les plus vendus sur le marché chinois et son disque U a figuré en tête des ventes de disques durs pendant huit années consécutives. De plus, il possède des succursales dans six pays, dont Singapour, l’Inde et la France. Par rapport aux grandes multinationales qui font travailler des centaines de milliers d’employés, comme Sumsung et Sony, Aigo, avec un volume de vente annuel modeste, ne constitue pas une réelle menace pour elles. Compte tenu de la taille moyenne de l’entreprise qui ne compte que 1 900 employés, son volume de vente annuel qui croît de 60 % par an est loin d’être négligeable, surtout dans ce contexte de récession de l’économie mondiale.

Depuis 37 ans, la plupart des participants au Forum de Davos sont pour la plupart des P.-D.G. représentant les 500 entreprises les plus puissantes du monde. Cependant, le fondateur du forum, Klaus Schwab, affirme que ces 500 entreprises ne pourront pas décider à elles seules de l’avenir de l’économie mondiale. De plus en plus de multinationales émergentes développent une stratégie globale. Ces dernières, pleines de potentialités et susceptibles de devenir les prochaines 500 entreprises les plus puissantes du monde dans les dix années à venir, sont considérées comme des entreprises en croissance. Ces dernières années, l’un des thèmes du forum a porté sur les dirigeants de ces entreprises en croissance, parmi lesquels figure Feng Jun.

« Ces nouveaux dirigeants ont des caractéristiques communes : ils sont pleins de créativité et d’initiatives, peuvent changer la vie des gens par un nouveau service et un nouveau produit qui favoriseront le développement économique », indique le P.-D.G. du groupe Goldman Sachs en Asie, Hu Zuliu.

L’AigoMID, nouveau produit lancé par Aigo, est très léger. Ce petit objet permet de communiquer, de surfer sur Internet, de partager des vidéos en ligne, de discuter sur QQ (logiciel chinois de messagerie instantanée) et de faire des achats sur la Toile. À la différence des portables ordinaires qui ont un accès Internet, l’AigoMID permet non seulement de lire des courriels, mais aussi de les écrire et de les envoyer. Le plus intéressant est qu’il peut traduire des phrases du chinois en anglais et vice versa à partir de clichés photographiques qu’il a saisis. Aigo se fixe pour objectif de vendre des produits plus pratiques et plus intéressants aux consommateurs et de leur fournir plus de confort.

Forum_d__t__de_Davos___Tianjin

Forum d’été de Davos à Tianjin

Ce produit a fait taire les critiques selon lesquelles Aigo manquait de créativité. « Nous consacrons chaque année 80 % de nos profits à la R&D. Cela n’est pas le cas dans beaucoup d’entreprises. Maintenant, nous disposons de plus de 600 brevets, dont 200 sont de nos propres inventions. Par exemple, le P.-D.G. d’Inter, intéressé par l’AigoMID, est arrivé en Chine récemment dans l’intention de discuter avec moi d’une éventuelle coopération. C’est le premier produit au monde à pouvoir traduire, à partir de photos, des lettres du chinois en anglais et de l’anglais en chinois. Cela inquiète Apple (firme américaine qui a commercialisé l’ iPhone) qui se trouve menacée par un concurrent », dit avec fierté Feng Jun.

Un autre produit dont il se réclame est l’Aigopen. Par ce produit, il souhaite transformer sa société en une société d’innovation comme Sony. L’Aigopen est équipé d’écouteurs blancs. En appliquant la pointe d’un stylet sur un papier recouvert d’une encre spéciale invisible, on peut entendre des documents enregistrés. Il propose un guide de bibliothèque « ordinaire » qui peut donner des résultats formidables : le lecteur n’a qu’à pointer du stylet les photos du livre, une voix lui donnera des explications précises. « C’est un produit original conçu avec des techniques spéciales », explique Feng Jun.

Grâce à ces nouveaux produits, Aigo ne s’inquiète pas de la récession de l’économie mondiale. Selon un haut dirigeant de la société, en dépit du ralentissement des ventes prévu pour cette année, une hausse de 50 % peut être espérée.

La croissance économique de la Chine a contribué à hauteur de plus de 15 % à la croissance de l’économie mondiale. Comme le gouvernement chinois compte atténuer la dépendance chinoise vis-à-vis des sciences, techniques et designs étrangers, le développement de son propre secteur de R&D reste la priorité de la politique industrielle chinoise. Ces dernières années, les dépenses en matière de R&D ont progressé au rythme surprenant de 19 % par an et leur part au sein du PIB a presque doublé pour atteindre 1,5 %. Ce pourcentage a même dépassé celui du Japon. Cependant, les analystes ont indiqué que la Chine est encore loin de menacer le leadership de l’Europe, des États-Unis et du Japon dans le domaine des sciences et techniques.

Hu Zuliu, P.-D.G. du groupe Goldman Sachs en Asie

Hu_Zuliu« Contraintes par de multiples facteurs négatifs tels que la finance, l’envergure et la qualité des ressources humaines, les entreprises chinoises ont du retard par rapport à celles de l’Europe, des États-Unis et du Japon en matière d’innovation. Mais nos entreprises sont jeunes, si nous ne ménageons pas nos efforts, nous les rattraperons dans un certain temps », souligne Feng Jun.

En août 2002, Aigo a lancé son premier modèle de MP3 sur le marché chinois. Avant, les produits coréens occupaient la première place. Mais ils avaient un défaut majeur : il fallait installer un programme de gestionnaire de périphérique (driver) et un câble spécial pour le relier à un ordinateur. Déjà premier fournisseur de clés USB en Chine, Aigo n’a pas eu de problèmes pour intégrer les techniques de disque dur externe dans la fabrication de la puce du lecteur 3G. « Pour nous, il suffit de fournir un peu plus de confort aux consommateurs », ajoute Feng Jun.

L’avancée technique dans le mode d’utilisation des MP3 est le premier pas d’Aigo vers l’innovation. Huit mois après cette invention, les ventes de MP3 d’Aigo avaient dépassé celle de Samsung. En 2004, Aigo était le premier à avoir lancé le MP3 à écran couleur dont le prix était presque le même que les MP3 ordinaires de Samsung et avait distancé encore une fois la firme coréenne en occupant la première place sur le marché.

Samsung et Sony redoutent Aigo. Les MP3 Aigo représentent déjà des parts de marché importantes en Europe, à Singapour et en Inde. À Singapour, le produit se situe au troisième rang; en Grande-Bretagne, il a atteint rapidement la deuxième place. « Si les firmes occidentales doivent se méfier d’un Chinois en particulier, ce serait alors de Feng Jun », a rapporté non sans exagération The Financial Times.

Le cas d’Aigo n’est pas isolé. Ces cinq dernières années, les entreprises chinoises de haute technologie montantes ont gagné de l’ampleur, parmi lesquelles on compte Lenovo, Baidu (baptisé Google chinois), Alibaba (réputé pour son commerce électronique), Snda (géant de jeux en ligne).

Le_1er_novembre_2008
Le 1er novembre 2008, lors de la XVe Foire internationale du livre de Beijing, devant une affiche publicitaire d’Aigo, parrain des JO de Beijing et de la Formule 1, deux personnes sont en train d’utiliser l’Aigopen, produit entièrement fabriqué en Chine.

Parmi les 50 entreprises chinoises de hautes technologies les plus performantes, désignées annuellement par Deloitte, le nombre de celles dont les revenus dépassent 100 millions de $US s’est élevé de 6 en 2006 à 10 en 2007. Les revenus des 50 entreprises sélectionnées pour l’année 2007 ont monté en flèche et le rythme de croissance en moyenne a atteint 1 349 %, soit le double par rapport à 2006. Dans la liste 2007, Trinasolar (province du Jiangsu) se trouve en tête du classement. En trois ans et demi, le fabricant de semi-conducteurs et de produits électroniques a atteint une croissance de revenus exceptionnelle : 27 542 %. Grâce à ce chiffre, la firme est arrivée en tête du palmarès 2007 des 500 entreprises de hautes technologies les plus performantes de l’Asie et du Pacifique.

Un autre rapport venant de GEM (Global Entreprenership Monitor) montre que les activités de création d’entreprises demeurent très actives en Chine. En 2006, l’indice de création d’entreprises a été de 16,2 %, c’est-à-dire que, parmi 100 personnes âgées de 18 à 64 ans, 16,2 personnes ont travaillé pour des entreprises fondées il y a moins de trois ans. Au 6e rang sur la liste des 42 pays étudiés par GEM, la Chine a une position stable et figure parmi les pays les plus actifs disposant d’une avance sur l’Inde, la Thaïlande, le Japon, Singapour et même certains pays développés comme les États-Unis et l’Australie.

Alors que l’économie globale a augmenté au rythme de 3,3 %, l’économie chinoise a progressé à un rythme trois fois supérieur pendant presque 30 ans. Le miracle chinois est reconnu par tous. Mais quel avenir l’attend ? Liu Wei, chef de l’Institut de l’économie de l’Université de Beijing, pense qu’« au cours des trois dernières décennies de croissance énergique, en dépit de la grande libération de la productivité, l’urbanisation et l’industrialisation n’ont pas été accomplies en Chine. Comme la nation ne s’est pas intégrée au clan des pays à haut revenu, son développement économique ne devrait pas ralentir. Il est encore à prévoir 30 ans de croissance à rythme soutenu. »

Dans les 30 ans à venir, parmi les entreprises de hautes technologies, y en aura-t-il une qui ouvrira une nouvelle ère de prospérité par le lancement de produits qui vont changer la vie des hommes, comme l’a fait Sony, avec son premier téléviseur en 1960

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