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Le blog de Xiu
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2 janvier 2009

Se raccrocher à l’histoire dans les périodes de

Se raccrocher à l’histoire dans les périodes de changement

La Chine connaît un rythme de développement qui désoriente les individus, mais qui semble tout de même bien accepté. Description d’un processus difficile qui suscite la fierté.

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Le plafond d’une station de métro de la nouvelle ligne olympique, à Beijing, évoque l’armature d’acier du Stade national (Nid d’oiseau).

Les trente années de réforme et d’ouverture de la Chine correspondent grosso modo à ma propre vie. Je suis né en 1973, de sorte que j’ai toujours connu la Chine comme une puissance économique montante. Ne vivant en Chine que depuis un peu plus d’un an, je n’ai pas non plus été personnellement témoin des immenses changements qui ont balayé la République populaire depuis le début de la libéralisation de son économie, vers la fin des années 1970.

Par contre, au cours des douze derniers mois, j’ai constaté les derniers préparatifs qu’effectuait Beijing pour les Jeux olympiques, j’ai vu des édifices neufs apparaître dans le paysage urbain, surgir des nouvelles lignes de métro sous les rues et été témoin de l’amélioration des services un peu partout en ville. Même si elle est courte, cette période de temps m’a tout de même donné un aperçu de la mesure du changement rapide et désorientant en Chine. Voici une petite anecdote. L’hiver dernier, la station de métro Dongzhimen (dans l’est de la ville) a fermé pendant quelques semaines pour subir des rénovations. Je me souviens de la première fois où je suis sorti de cette station après sa réouverture : j’étais complètement perdu, malgré le fait que je connais très bien cette zone. Une nouvelle tour à bureaux et une conception différente de la sortie du métro avaient complètement transformé l’aspect de la rue, ce qui m’a fait éprouver la curieuse sensation d’être un inconnu dans un espace que je connaissais bien.

Ce vécu personnel semble être un exemple de l’expérience que le pays tout entier a connue au cours des 30 dernières années. La Chine n’est plus reconnaissable et la qualité de vie de la plupart des gens s’est grandement améliorée; cependant, le rythme infernal du développement a également eu pour conséquence un pays étrangement déconnecté de son passé récent. Si on lit des récits sur la vie en Chine avant 1978 et sur l’existence au jour le jour que menaient alors la plupart des gens, il est facile de comprendre pourquoi ce développement rapide a été chaudement accueilli, en dépit des problèmes qui y sont inhérents. Mais il semble que les Chinois plus âgés ne parlent pas du passé, et que les plus jeunes connaissent étonnamment peu ce que vivait la Chine au moment où ils sont nés. Cela ne contribue pas seulement à créer des malentendus entre les gens du pays et les étrangers. En effet, ces derniers ont des perceptions qui ont souvent été formées par des histoires qu’ignorent les jeunes. Cela signifie également que certains des idéaux des époques passées sont en danger d’extinction.

La Chine a accompli d’énormes progrès en seulement quelques décennies et elle continuera de le faire. J’espère que des objectifs comme l’accès facile aux services de santé et à l’éducation demeureront des objectifs importants. Dans mon pays (l’Australie), l’accès à ces services est de plus en plus difficile pour les gens les plus démunis de la collectivité; c’est une tendance qui a eu un impact négatif sur la vie individuelle et collective.

Le développement est toujours un processus difficile, et dans l’ensemble, le peuple chinois peut être fier des trente dernières années. Un grand nombre de personnes ont été sorties de la pauvreté et les citadins jouissent maintenant d’un niveau de vie qui n’est pas tellement différent de celui des Occidentaux. La Chine continuera de se développer et de surmonter les défis qu’elle rencontrera sur sa route vers la prospérité. J’espère également que le processus d’ouverture gardera son rythme dans tous les domaines de la vie, et pas simplement sur le plan économique. Introduire une multiplicité de vues ne peut que rendre le pays plus fort, en permettant à une nation bien informée d’effectuer les meilleurs choix pour son propre avenir. Zhong guo, jia you! (Courage, la Chine!)

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