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Le blog de Xiu
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27 septembre 2007

Huairou, sous le pinceau de Tian Fengyin

p54La Grande Muraille (tronçon à Huairou)

p54nMurmure d’un ruisseau

Huairou, c’est un district en banlieue nord de Beijing. En 1995, le monde entier a découvert ce coin de pays lors du Forum des ONG sur les femmes qui s’y est tenu. Depuis ce grand événement médiatique, la région semblait être retombée dans l’oubli, jusqu’à ce qu’un Français s’y intéresse en découvrant les huiles d’une peintre locale : Tian Fengyin. Ses peintures, qui célèbrent la beauté de Huairou, font resurgir ce district dans les mémoires. Une exposition qu’elle a tenue en France a touché quantité de visiteurs, et on travaille à en préparer une autre pour 2008. La chance sourit à Huairou et à Tian Fengyin.

p55Réservée, peu loquace, Tian Fengyin semble un peu mal à l’aise dans tout le va-et-vient qui entoure le vernissage de l’exposition de ses œuvres que Huairou tient en son honneur. Cela se comprend un peu, car habituellement, c’est surtout son pinceau qui parle! Tout au contraire, M. Alfred Gilder, le mentor français qui a découvert cette perle rare, semble particulièrement fier de la faire connaître et ne tarit pas d’éloges à son égard. Et cet homme semble avoir un jugement sûr, car étant fort actif dans le milieu culturel français, son œil exercé a vu quantité d’œuvres de toutes sortes.

Pourquoi donc a-t-il immédiatement eu un coup de cœur, comme il aime le dire? « C’est une personnalité forte, commente-t-il, une œuvre magnifique qui reflète des qualités de cœur et d’esprit. En peignant les bois, les montagnes et les lacs de Huairou, Tian Fengyin traduit avec finesse la beauté de la région et en est une merveilleuse ambassadrice. Elle reflète tous les éléments d’une nature apaisée et apaisante, une nature d’une beauté sereine. C’est grand et simple à la fois. » Et comme pour mieux nous convaincre, prenant l’exemple de l’huile Le châtaignier, l’œuvre qui associe étroitement la peintre à Huairou (la ville est renommée pour ses châtaignes), il ajoute : « C’est une œuvre qui parle au cœur et à l’esprit. Elle nous rejoint. »

M. Gu Mingde, président de l’Association des calligraphes de Beijing, partage l’opinion de M. Gilder sur cette artiste et déclare : « Un peintre doit d’abord aimer son pays natal et la vie. Il peut ainsi mieux traduire cette vie. Le pinceau de Tian Fengyin reste collé à la vie et réussit à présenter le caractère typique de Huairou. Son exposition en France ne peut que servir à mieux faire connaître le pays. »

Ces commentaires ne trompent pas. En effet, Tian Fengyin confie : « Je m’exprime en tentant de marier la peinture à grands traits - typique de la peinture traditionnelle chinoise - avec la peinture à l’huile, et je le fais en présentant la vie locale. » Elle sait que, pour certains peintres chinois, cette façon de faire peut sembler inacceptable, mais elle y tient. « J’aime la vivacité des couleurs et le relief que me permet l’huile. De plus, présenter mes impressions sur la vie en utilisant l’art traditionnel chinois, pour moi, ce serait difficile », ajoute-t-elle. Puis, de fil en aiguille, elle nous parle de son cheminement…

p56Le sentier du-village

« Quand j’étais enfant, j’aimais dessiner. Ma famille était pauvre, et j’étais la plus jeune d’une famille de sept enfants. J’ai commencé par utiliser des petits cailloux pour faire des traits sur de plus gros cailloux, et ma mère me disait alors que je dessinais sur n’importe quoi! Après l’école secondaire, j’ai été admise au département des beaux-arts de l’École normale. C’est là que j’ai acquis ma base technique. Puis, pendant sept ans, j’ai été professeur de beaux-arts. Durant ce temps, même si ma tâche était particulièrement lourde, avec des étudiants âgés de 13 à 16 ans, je n’ai jamais cessé de dessiner. Un jour, par plaisir, j’ai commencé à faire de la peinture à l’huile. C’est ainsi que mon goût pour cette peinture s’est continuellement développé.Actuellement, je suis encore passablement occupée par mes tâches d’éducatrice et de gestionnaire d’un institut des arts, mais j’arrive à consacrer le tiers de mon temps à la peinture. Il faut dire que je reçois un appui inconditionnel de mon mari. Il est le premier à commenter mes peintures et il m’encourage. »

Parlant de son succès en France, Tian Fengyin croit également que sa représentation de Huairou n’y est pas étrangère. « C’est d’abord par la revue Renmin Huabao, qui avait publié une photo d’une de mes peintures présentant Huairou, que des gens en France ont connu mon nom, confie-t-elle. Puis, une exposition présentant des peintres chinois a été organisée et j’y ai participé. Je dois dire que mes peintures semblent avoir plu. Je crois que les gens ont aimé les symboles de Huairou, comme la Grande Muraille et les châtaigniers, et, en les voyant, ils ont ressenti les mêmes émotions que moi. De plus, parmi les douze peintres chinois dont on a présenté des œuvres, j’étais la seule à exposer des huiles. »

Maintenant, Tian Fengyin a un objectif bien précis : que toutes les personnes, quelles qu’elles soient, acceptent son œuvre. C’est pourquoi, comme l’aspect humain est universel, elle dit vouloir ajouter encore plus de vie à ses tableaux et encore mieux transmettre ses émotions. D’ailleurs, le fait que plusieurs de ses tableaux soient signés en pinyin, plutôt qu’en caractères chinois, n’est peut-être pas étranger à son désir de rejoindre beaucoup de gens à l’extérieur de la Chine!

Big-bisous à toutes et à tous. @+Domi&Xiu.ReporterchineXiu

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