Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog de Xiu
Le blog de Xiu
Publicité
Le blog de Xiu
Archives
Derniers commentaires
12 avril 2009

La peinture chinoise, la valeur montante du

La peinture chinoise,
la valeur montante du marché de l’art

La peinture chinoise n’a jamais eu autant la cote sur le marché de l’art du pays qu’aujourd’hui. Les amateurs d’art et les collectionneurs semblent redécouvrir les tableaux des grands maîtres dont la valeur atteint des sommes vertigineuses.

IL y a 30 ans, une peinture chinoise de haute facture réalisée dans les années 1950 pouvait être acquise pour seulement 20 ou 30 yuans. Aujourd’hui, si l’œuvre est bien conservée, elle peut atteindre mille fois, voire 10 000 fois cette somme sur le marché de l’art.

Chunshui_guizhou

Chunshui guizhou (Retour en bateau sur la rivière printanière) de Zhang Daqian

Au début des années 1950, les tableaux du célèbre peintre Qi Baishi (1864-1957) ne se vendaient qu’à 4 ou 5 yuans le chi carré (1 chi carré = 33 cm × 33 cm). Une peinture de 4 chi carrés valait seulement 20 ou 30 yuans. Mais pendant 30 ans, le prix de ses œuvres n’a cessé d’augmenter. Sur le marché de l’art de Hong Kong, en 1985, la valeur des peintures de Qi Baishi a varié de 300 000 à 1 million $HK. En 1989, elle a atteint 1,2 million $HK et en 1994, 5,17 millions de yuans. En mai 2008, une peinture réalisée par Qi Baishi, à l’âge de 95 ans, a été vendue à 24,64 millions de yuans. Cette inflation des prix est étonnante.

Il en est de même pour les œuvres des autres grands peintres chinois, dans un contexte de développement du marché de l’art et de flambée des prix. Par exemple, en 2000, les œuvres de Huang Binghong (1865-1955) étaient estimées à 15 000 yuans le chi carré. Mais en 2003, le prix a atteint 60 000 yuans le chi carré. Son chef-d’œuvre, Shanchuan woyou tu (Voyage dans les monts et rivières) a été vendu à 6,38 millions de yuans lors de la vente aux enchères en automne 2005, soit près de 400 000 yuans le chi carré.

Très prisées par les collectionneurs et les investisseurs, les peintures de Zhang Daqian (1899-1983) se vendent toujours à un prix élevé sur le marché de la peinture et de la calligraphie. De 1992 à avril 2008, ses œuvres ont été achetées à 111 800 yuans le chi carré. En octobre 2002, Pocai zhuhe (Lotus en rouge), réalisée par Zhang Daqian en 1975, a été vendue au prix record de 20,22 millions de yuans.

Xu Beihong (1895-1953) est un autre peintre chinois dont les tableaux sont très demandés dans les milieux de l’art. Depuis l’essor de la vente aux enchères en 1993, ses œuvres n’ont cessé de surprendre. À la fin de 2005, le prix moyen de ses créations a atteint le plus haut niveau depuis cinq ans. Trois de ses œuvres ayant pour thème des chevaux ont été vendues respectivement à 2,136 millions $HK, 1,08 million $HK et 5,272 millions $HK.

Pourquoi un prix si élevé ? Plusieurs raisons peuvent expliquer ce phénomène. Les peintures de grands maîtres sont devenues de plus en plus rares. Et ces artistes ont laissé leur nom dans l’histoire de la peinture chinoise pour leurs contributions exceptionnelles. Avec le développement économique et social et l’augmentation du niveau de vie, le goût esthétique de la population s’est amélioré. La peinture chinoise a pris de plus en plus de valeur auprès du grand public, et des financements ont afflué vers le marché de l’art. Tous ces facteurs ont fait grimper en flèche le prix des peintures chinoises.

Deux mille ans d’histoire

Sans considérer les peintures primitives, aussi bien rupestres que murales, les origines de la peinture chinoise classique peuvent remonter à la peinture sur soie apparue sous la dynastie des Han (206 av. J.-C.—220 ap. J.-C.), effectuée avec un pinceau et des colorants minéraux. Elle est l’une des peintures les plus anciennes de l’histoire de l’humanité. C’est sous la dynastie des Tang (618-907) que la peinture chinoise a été classée en trois genres selon les sujets traités : peinture de montagnes et eaux (paysage); peinture de fleurs et d’oiseaux; peinture de personnages. La peinture chinoise comporte principalement deux styles : gongbi (style réaliste méticuleux) et xieyi (style elliptique impromptu). Parmi les trois catégories, la peinture de personnages de la Chine et celle de l’Occident se ressemblent. À la différence de la peinture occidentale de paysage, la peinture chinoise de montagnes et eaux ne se borne pas aux limites spatio-temporelles et n’est nullement un art figuratif d’après modèle. La peinture de fleurs et d’oiseaux, typiquement chinoise, a pour sujet tout type de genre, excepté les êtres humains, pour exprimer la vitalité de la nature.

Qianniu_hulu Shuimo_shanshui

Qianniu hulu (liserons et calebasses) de Qi Baishi

Shuimo shanshui (Montagnes et eaux au lavis) de Huang Binhong

Ayant ses origines dans les fresques religieuses, la peinture chinoise de personnages a connu son apogée sous les Tang et les Song (960-1279) avant de perdre son statut prépondérant. Sous les Ming (1368-1644) et les Qing (1644-1911), elle a regagné en popularité, de 1522 à 1911. Après 1950, Xu Beihong et Lin Fengmian en ont été les plus illustres représentants. En empruntant, d’une façon audacieuse, des éléments de la peinture occidentale, ils ont accompli la modernisation de la peinture chinoise de personnages.

Naissant sous les Sui (581-618) et les Tang, la peinture de paysages a atteint sa maturité sous les Cinq Dynasties (907-960). Elle se caractérisait par l’imitation exacte des paysages. Sous les Yuan (1271-1368), la peinture xieyi de montagnes et eaux a connu son essor, mettant l’accent sur l’état d’esprit des peintres par rapport à la période des Cinq Dynasties. Les nouvelles techniques de pinceau et d’encre ont été mises au point à cette époque. Sous les Qing, tandis que les peintres de la cour se montraient très conformistes, certains peintres hors de la cour créèrent des œuvres plus vivantes et plus expressives en suivant l’exemple des anciens maîtres et en s’inspirant de la nature.

La peinture de fleurs et d’oiseaux a atteint sa maturité sous le règne des Cinq Dynasties. Le peintre de la cour Huang Quan (environ 903-965) prenait des fleurs et des oiseaux rares pour thèmes. Il a su maîtriser le style gongbi et utiliser des couleurs éclatantes pour obtenir des effets remarquables qui caractérisèrent l’excellence de sa technique. Issu d’une famille ancestrale d’aristocrates et refusant d’être fonctionnaire, Xu Xi (dont les dates de naissances et de décès sont inconnues) a mené une vie champêtre. Illustrant des fleurs et des plantes, la plupart de ses œuvres sont des peintures à l’encre d’une grande simplicité. On l’a qualifié de libre et de rustique. Les styles de Huang Quan et de Xu Xi ont servi de modèles à la peinture de fleurs et d’oiseaux. Le premier a été transmis et développé par les peintres de la cour des dynasties suivantes. Et le deuxième, développé pleinement sous les Yuan, a évolué pour donner naissance à la peinture xieyi sous les Ming et les Qing.

Grands peintres chinois modernes

Synthèse de la tradition picturale chinoise et occidentale, la peinture chinoise moderne a vu naître de nombreux artistes admirables, classés dans deux catégories : les premiers, héritiers de la tradition et proches du petit peuple, sont représentés par Qi Baishi, Huang Binhong et Zhang Daqian. Les deuxièmes, ayant étudié à l’étranger et influencés par la peinture occidentale, sont des peintres réformistes incarnés par Xu Beihong et Lin Fengmian.

Né dans une famille pauvre de Xiangtan dans le Hunan, Qi Baishi a d’abord été apprenti-menuisier, puis artisan-peintre de dessins folkloriques. Il a imité un grand nombre d’œuvres authentiques d’anciens maîtres, étudié des poèmes et des textes littéraires, et visité de célèbres montagnes et rivières et des monuments historiques. Persévérant dans sa création, il a été un grand maître de la peinture chinoise dans ses dernières années. Loin d’être purement et simplement imaginatives, ses œuvres ayant pour thèmes des fleurs, des oiseaux, des insectes et des poissons reflètent l’essence des êtres et la vitalité de la nature. Sa devise fameuse témoigne d’une conception dialectique de l’art et exprime bien l’esprit de la peinture chinoise : « Si la peinture imite exactement la réalité, c’est flatter le public; si elle ne l’imite pas, c’est le tromper. Le charme se trouve entre l’imitation et la non-imitation. » Qi Baishi s’est spécialisé dans la peinture de crevettes très vivantes. Il excelle également dans la gravure des sceaux, la calligraphie et les phrases poétiques. Il a su lever la barrière entre l’art populaire traditionnel et la tradition artistique des lettrés. Ses œuvres sont appréciées par les publics de tous les milieux. Symbole des peintres chinois, ses contributions ont valu à la peinture chinoise une réputation internationale.

Né à Jinhua dans le Zhejiang, Huang Binhong est un peintre comparable à Qi Baishi. Il se distingue par la peinture de paysage et de fleurs et d’oiseaux. Selon lui, apprendre auprès des anciens maîtres permet de maîtriser leur esprit à travers les apparences. L’apprentissage auprès d’eux était aussi important que l’expérience qu’on tire de la nature. Après 70 ans, Huang Binhong a réalisé la synthèse des techniques de la peinture chinoise traditionnelle à l’encre en les utilisant parfaitement dans la création de ses peintures de paysage, leur conférant un caractère vigoureux. Peintre savant, il a enregistré d’importants succès en matière de calligraphie, de gravure de sceaux, de philologie et d’archéologie.

Jiufang_Gao
Jiufang Gao (détail) de Xu Beihong. Jiufang Gao avait un excellent jugement sur les qualités des chevaux à la période des Printemps et Automnes (770-476 av. J.-C.)

Originaire de Neijiang dans le Sichuan, Zhang Daqian est un peintre légendaire chinois du XXe siècle. Il connaissait aussi bien la peinture que la calligraphie, la gravure sur sceau et la poésie. Il excellait à peindre les personnages, les paysages, les fleurs et oiseaux. Son style est libre, particulièrement dans l’utilisation de l’encre et de la couleur, créant ainsi un nouveau modèle de peinture chinoise. L’encre et la couleur se combinent de façon à faire ressortir la splendeur de l’une et de l’autre. Sa carrière peut se résumer en trois étapes : avant 40 ans, il s’est instruit auprès des anciens maîtres; entre 40 et 60 ans, il a pris la nature pour modèle; après 60 ans, il a donné libre cour à son imagination. Influencé par l’expressionnisme abstrait de l’art occidental, ses techniques d’emploi de l’encre et des couleurs n’ont pas pour autant perdu l’esprit de la peinture chinoise. Il est devenu un grand peintre mariant les techniques et concepts de l’Orient et de l’Occident.

Originaire de Yixing dans le Jiangsu, Xu Beihong est le fondateur de la peinture chinoise moderne de personnages. Pendant les années 1950, les peintures réalistes étaient en vogue, des peintres éminents sont apparus. Xu Beihong en a été l’un des représentants. Il voulait revitaliser la peinture chinoise traditionnelle par les techniques de la peinture française réaliste, affirmant que « le croquis est la base de tout art figuratif ». L’histoire de la peinture chinoise a été fortement marquée par cette réforme lancée par Xu Beihong. Ayant une prédilection pour la peinture de chevaux, il s’est spécialisé dans ce genre. À l’instar de ses personnages, ses chevaux peints paraissent vivants et personnifiés. Ses peintures à l’encre, fidèles à la réalité, ont inspiré l’école dominante de la peinture chinoise du XXe siècle.

Lin Fengmian (1900-1991) est un pionnier de l’union des arts oriental et occidental. Inspiré par les impressionnistes français, tout en étant héritier de la peinture chioise traditionnelle, il a tenté de franchir la limite entre l’art oriental et occidental, en quête d’un langage artistique universel. Les thèmes de ses œuvres sont variés : personnages, paysages, fleurs et oiseaux, et nature morte. L’originalité de son style, ses différentes audaces et ses conceptions géniales lui ont valu le titre de « grand maître débordant de créativité ». Ayant inspiré un grand nombre d’artistes, il est devenu une sommité artistique dans le monde des beaux-arts chinois du XXe siècle.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité