Près de 40 ans de planification familiale LA

Près de 40 ans de planification familiale

LA plupart des Chinois nés dans les années 1980 n’ont ni frères ni sœurs. Dans les prochaines décennies, ils n’auront probablement pas de cousins et cousines. Comment pourront-ils éprouver les joies de faire partie d’une grande famille, modèle de l’éthique traditionnelle chinoise ?

Avoir des descendants est un instinct de survie de l’espèce. La culture traditionnelle chinoise encourage à avoir beaucoup d’enfants. Mais aujourd’hui, la réticence à se marier et le désir de ne pas avoir d’enfant constituent déjà une tendance pour bon nombre de Chinois. La planification familiale a été mise en application dans les années 1970, permettant à la Chine de réduire sa population de 400 millions de personnes. Cette politique a permis d’instaurer des conditions propices à la croissance économique du pays et a contribué au développement durable de la démographie mondiale.

Cependant, la planification familiale a changé la structure de la famille qui reposait sur l’idée traditionnelle selon laquelle il fallait avoir plusieurs enfants. La piété filiale qui cimentait les relations familiales est en perte de vitesse auprès des Chinois. Autrefois, les parents trouvaient naturel d’élever les enfants, et les enfants de s’occuper de leurs parents. Aujourd’hui, les parents n’espèrent pas le soin de leur enfant en retour, parce qu’ils savent que dans une famille 4-2-1 (quatre grands-parents, le père et la mère, un enfant), l’enfant pourrait difficilement assumer le devoir de s’occuper de ses parents. Durant près de 40 ans d’application, la politique de planification familiale a engendré une nouvelle conception de la procréation. Le dossier de ce numéro est consacré à ce changement et présente les différentes opinions à ce sujet. Chen Xinxin, auteure de l’article Avoir ou non un enfant et spécialiste de la question des femmes, a travaillé sur la question de la démographie. Elle y décrit les différentes étapes de l’application de cette politique, expose ses réflexions et raconte ses expériences en tant qu’observatrice, mais aussi en tant que participante.

Un autre article, Les sombres perspectives d’emploi des diplômés universitaires, écrit par notre journaliste Liu Qiong, évoque la génération des enfants uniques, actuellement diplômés universitaires, qui éprouvent des difficultés à trouver du travail dans un contexte de crise financière et d’augmentation du quota d’admission aux études supérieures. Espérons que ces enfants uniques, surnommés les « petits empereurs » ou encore les « fleurs dans les serres », pourront s’épanouir malgré les dures épreuves qui les attendent.