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18 janvier 2009

Les jouets populaires traditionnels Tout aussi

Les jouets populaires traditionnels

Tout aussi pratiques que beaux, les jouets traditionnels étaient particulièrement inventifs, malgré leur apparente simplicité.

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Cochon en tissu Figurine en pâte du Roi Singe

ZHU Jianshen (empereur Xianzong, 1447-1487), souverain de la Cité interdite de 1465 à 1487 pendant la dynastie des Ming (1368-1644), était plus un artiste romantique qu’un empereur, et il était fasciné par la vie des gens au-delà des murs du palais impérial. Pendant la fête des Lanternes de 1485, il ordonna que des célébrations populaires aient aussi lieu dans le palais. En un rien de temps, une cour spacieuse fut transformée en foire aux lanternes; on érigea des arches fabriquées avec des branches et on y suspendit des rangées et des rangées de lanternes Dans ce décor, on installa également des étals avec leurs « vendeurs »; des interprètes populaires et d’autres artistes y firent aussi valoir leurs talents. La famille impériale, les eunuques et les dames de la cour assistèrent à cette foire aux lanternes improvisée; l’empereur lui-même s’était habillé comme un homme du peuple, pendant que les enfants couraient en tenant des lanternes. Pour Zhu Jianshen, ce fut la fête la plus joyeuse de sa vie, et il ordonna aux artistes de la cour de reproduire la scène par une peinture sur rouleau. Cette dernière a été connue plus tard sous le titre de L’empereur Xianzong des Ming en train de s’amuser à la fête des Lanternes. L’empereur y apparaît en trois endroits et il affiche un sourire radieux. La peinture a été montrée à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Beijing, l’été dernier.

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L’empereur Xianzong des Ming en train de s’amuser à la fête des Lanternes (détail).

Les lanternes

Les Chinois appellent huadeng (lanternes florales) les divers types de lanternes qu’ils admirent ou dont ils se servent pour se divertir. Elles sont utilisées dans des occasions spéciales, la plus importante étant la fête des Yuanxiao (boules de riz glutineux avec farce sucrée, roulées dans la farine de riz puis bouillies), le 15e jour du 1er mois lunaire. Pour la fête, les divers types de lanternes, suspendues comme décorations ou tenues à la main comme jouet, sont tout aussi indispensables que les yuanxiao à la table du dîner. C’est pourquoi les gens ont donné à cette fête le nom de fête des Lanternes. La coutume populaire de suspendre des lanternes pendant la fête des Yuanxiao a commencé il y a un millénaire. Pendant la dynastie des Tang (618-907), la cour impériale décréta que, pendant les trois jours que durait la fête, des lanternes devaient être suspendues partout. Le nombre de jours est passé à six pendant la dynastie des Song (960-1279), et pendant les Ming, ce n’était qu’au dixième jour qu’on décrochait les lanternes pour marquer la clôture des célébrations. Au fur et à mesure qu’on a allongé la durée de la fête, un plus grand nombre d’activités a été ajouté. En plus des expositions de lanternes, des représentations folkloriques et des feux d’artifice ont été inclus.

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Lanterne florale pour la fête des Lanternes Une élégante lanterne de palais

Avec la popularité croissante de cette fête, les techniques de fabrication des lanternes se sont améliorées. Divers types de matériaux ont été utilisés et on a imaginé de nouveaux styles. La « colline des lanternes » est apparue pendant la dynastie des Song; c’était un échafaudage où l’on accrochait des lanternes, et vu de loin, il ressemblait à une colline illuminée.

Les lanternes aux formes humaines et animales étaient probablement les plus nombreuses. Elles étaient fabriquées de languettes de bambou ou de fils métalliques façonnés en formes humaines ou animales, puis recouvertes de papier ou de soie colorés. Une bougie brûlait à leur base. Les enfants aimaient montrer leurs lanternes et les comparer à celles d’autres enfants.

Il y avait aussi des lanternes rouges rondes, sans armature, entièrement en papier. Elles étaient peu coûteuses à fabriquer. La plupart du temps, on les suspendait comme décorations. Les « lanternes de palais » formaient une catégorie de luxe, car du bois précieux et d’autres matériaux étaient utilisés. Leur fabrication était raffinée, et on y trouvait des gravures et des peintures. Habituellement, elles étaient octogonales, hexagonales ou en forme de quadrilatère; elles pouvaient être suspendues, servir de dessus de table ou être tenues à la main.

Il y avait également des lanternes de manège – lanternes à l’intérieur desquelles des dessins de personnages et d’animaux étaient fixés sur une roue qui tournait sous l’action de l’air chaud. Elles sont apparues dès la dynastie des Song.

Les cerfs-volants : les premiers avions

Les registres montrent que les cerfs-volants ont eu au moins sept appellations dans la Chine ancienne, mais que toutes ont été empruntées à des noms d’oiseaux qui avaient probablement inspiré les créateurs de cerfs-volants. À la fin de la dynastie des Tang, il y a plus de 1 000 ans, un artisan avait installé des cordes de musique sur ses cerfs-volants, et dans le ciel, ces derniers produisaient un son ressemblant à celui d’une cithare, de sorte que les gens les ont appelés fengzheng, ou littéralement « cithare de vent ». Ce nom est encore utilisé aujourd’hui.

Des chercheurs ont indiqué que les cerfs-volants n’ont pas été inventés pour servir de jouets, mais plutôt à des fins militaires, de même que pour la communication et l’arpentage. Ce n’est que durant la dynastie des Song qu’ils sont devenus des jouets, et les dynasties des Ming et des Qing en ont perfectionné la fabrication et la capacité de vol.

Cerf_volant_d_coratif
Cerf-volant décoratif

Quand, pour la première fois, les cerfs-volants sont devenus des jouets d’enfants, ils étaient la plupart du temps très simples, trois languettes de bambou servait d’armature – deux formaient une croix et l’autre était arquée au-dessus de l’extrémité supérieure de la croix –, puis le tout était recouvert d’un papier et avait une ou deux banderoles en guise de queue. Le nom donné à ces cerfs-volants signifiait « tuiles », et leur construction constituait la première leçon que recevaient les enfants dans l’art de fabriquer et de faire voler un cerf-volant. Les enfants d’aujourd’hui les aiment encore.

Au cours des siècles, la fabrication des cerfs-volants est devenue un artisanat sophistiqué. Selon leurs fonctions, on compte quatre catégories : jouets, décorations, acrobaties aériennes et à usage pratique. Les cerfs-volants jouets constituent la catégorie la plus variée, alors que les cerfs-volants décoratifs ont un aspect visuel plus attirant et des caractéristiques de vol. La troisième catégorie est connue pour ses acrobaties aériennes, telles que plongées, montées et culbutes. Les cerfs-volants à usage pratique sont employés pour la communication, l’arpentage, la photographie et la distribution de feuillets publicitaires.

En plus des « tuiles », la grande famille des cerfs-volants jouets comprend ceux à ailes (dures ou souples) et ceux dits trains, de même ceux qui sont plats et ceux qui sont convertibles. Les cerfs-volants à ailes dures disposent d’une armature entière, de sorte que leurs ailes ne peuvent pas être pliées ou retirées. Quelques-uns à ailes souples sont fixés sur une languette en bambou, laissant les ailes inférieures libres de voler avec le vent. Les cerfs-volants en forme d’oiseaux ou d’insectes utilisent la plupart du temps ce type d’ailes. Il y a également des ailes souples amovibles ou pliantes.

Les cerfs-volants plats ont la plupart du temps des formes géométriques qui permettent de mieux présenter les talents picturaux de l’artisan; ils sont cependant plus difficiles à faire voler. Les cerfs-volants trains se composent d’une série de cerfs-volants individuels – de 20 jusqu’à plus de 100 – qui sont reliés par une ficelle.

Figurines en pâte

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Petits pains à la vapeur en forme de phénix

On croit généralement que l’art est inspiré de la vie. Les figurines en pâte sont une représentation parfaite de ce point de vue, car elles ont été inventées par des femmes au foyer. Il y a deux sortes de figurines en pâte : l’une est comestible et l’autre pas. Pendant la fête du Printemps et à certaines autres occasions spéciales, les femmes au foyer – en particulier celles de la campagne – façonnaient la pâte en diverses formes avant de la faire cuire à la vapeur. Ces « pains floraux cuits à la vapeur » étaient alors donnés en cadeaux aux parents et amis et présentés comme offrandes aux dieux et aux ancêtres. Il y avait également des pains façonnés en forme d’animaux qui étaient offerts comme jouets aux enfants. Après s’être amusés avec ces pains, les enfants pouvaient ensuite les manger.

Provinces productrices de blé, le Shanxi et le Shaanxi sont bien connues pour leurs figurines en pâte. Leurs petits pains cuits à la vapeur « colline de jujubes » constituaient une offrande spéciale au Ciel et à la Terre. Une « colline de jujubes » exigeait deux kilos de farine. On roulait d’abord une pièce de pâte en triangle plat, puis on alignait des jujubes les uns contre les autres. Par la suite, on façonnait des pièces de pâte en nuages, dragons enroulés et autres objets de bon augure avant de les placer sur le dessus du pain et de les accompagner de pivoines, tigres, cerfs, lapins et autres belles images. Les « collines de jujubes » servaient à exprimer la gratitude au Ciel et à la Terre d’avoir fourni la richesse et de bonnes moissons.

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Série de figurines en pâte Zhong Kui marie sa sœur.

Les figurines en pâte servaient seulement de jouet. Elles étaient faites de farine de blé, riz glutineux, huile comestible, sel, pigments de couleurs et agents de conservation. Leurs motifs étaient la plupart du temps des images de bandes dessinées et de légendes qu’aimaient les enfants. Leur fabrication était inspirée de contes folkloriques, tels que les Huit Immortels traversant la mer et Zhong Kui marie sa sœur.

Jouets en tissu

Autrefois, en tant que peuple agricole, les Chinois respectaient une division claire du travail : les hommes labouraient les champs et les femmes restaient à la maison pour faire la cuisine et la couture. Tout comme les « petits pains floraux », les jouets en tissu ont été inventés par des femmes au foyer.

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Tigre en tissu avec la queue en forme de poisson

Le tigre est la vedette des jouets en tissu et se décline en de nombreuses variétés. Dans la philosophie chinoise, le tigre est un symbole de paix et de chance, un protecteur de la sécurité et de la richesse de la famille, ainsi qu’un gardien contre les mauvais esprits et les désastres. Dans les zones rurales, les enfants grandissent en compagnie de tigres en tissu : jouets, oreillers, vêtements, chaussures et chapeaux.

Lorsqu’elles fabriquaient ces tigres, les femmes au foyer ne suivaient pas un motif particulier. Le résultat final dépendait donc beaucoup des matériaux qu’elles avaient sous la main. Il y a cependant quelques principes de base qu’elles respectaient : exagération et variation des caractéristiques de l’animal, en particulier de la face. Les tigres jouets en tissu avaient des formes variées et pouvaient avoir deux têtes (parfois même quatre).

Le sachet en tissu était un autre jouet populaire et pouvait également être utilisé comme contenant pratique pour les herbes aromatiques.

Jouets en bois et autres

Pour les garçons, les armes chinoises anciennes en bois, qui étaient suspendues ou présentées dans les étalages des stands de jouets lors des foires du temple, présentaient un vif attrait. Les enfants insistaient souvent pour que leurs parents leur achètent un sabre ou une lance, et si ces derniers acceptaient, un masque était également nécessaire. Parallèlement, on pouvait voir des enfants en bas âge polir fièrement leur chariot-jouet en bois qui avait été fabriqué selon différentes images d’animaux. Les chariots en forme d’oiseau avaient même des ailes dont la vitesse des battements suivait le roulement des roues.

Ces jouets et masques en bois avaient habituellement une facture rudimentaire et leurs prix étaient bas, de sorte que les parents cédaient généralement à la demande de l’enfant. En comparaison, les masques « cuiller à pot » étaient plus raffinés. Ils étaient faits de deux moitiés de courge qu’on utilisait traditionnellement comme louches et qui étaient décorées de motifs magnifiques. Ces masques ont été produits la première fois pour des cérémonies de culte, de sorte que leurs décorations étaient plus abstraites et grotesques que les masques de théâtre. Beaucoup de résidants ruraux du Shaanxi ont l’habitude de suspendre des masques « cuiller à pot » à leur porte pour éloigner les mauvais esprits.

Les Chinois ont également inventé beaucoup d’autres jouets en utilisant des matériaux pratiques. Parmi ces jouets, mentionnons les figurines en paille et en sirop, de même que les volants en plumes. Pour les enfants d’alors, et probablement aussi pour les adultes, tous ces jouets n’étaient sûrement pas moins intéressants que les jouets high-tech d’aujourd’hui.

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