Ürümqi, un lieu de rencontre de différentes

Ürümqi, un lieu de rencontre de différentes cultures

IL y a 3 000 ans, le commerce était prospère dans certains endroits qui appartiennent à l’actuelle région autonome ouïgoure du Xinjiang, au moment où de nombreux marchands de Grèce, de Rome et d’Arabie y affluaient. Du Xinjiang, ces marchands se dirigeaient ensuite vers la Plaine centrale de la Chine pour y faire du commerce.

Au IIe siècle, une route commerciale suscitait beaucoup d’intérêt de la part des autorités chinoises qui croyaient que les activités commerciales avec les pays étrangers étaient avantageuses sous plus d’un aspect, dont, entre autres, permettre au pays de s’enrichir et de sécuriser ses régions frontalières. Sous les incitations des autorités, un nombre toujours plus grand de marchands et de plus en plus de marchandises sont alors passés par la route de la Soie. Il y a quelque 1 300 ans, avec le déplacement du centre politique chinois vers la ville de Xi’an, province du Shaanxi d’aujourd’hui, le Xinjiang est devenu non seulement une voie commerciale menant aux pays arabes et à l’Europe, mais il avait aussi une grande portée stratégique. En l’an 702, pour être en mesure d’y stationner son armée, l’empereur de la dynastie des Tang (618-907) a fait construire des fortifications à 13 km de la banlieue sud de l’actuelle ville d’Ürümqi. Des gens ont été encouragés à y venir. Avec l’accroissement du nombre de ses habitants, ce territoire est devenu le district de Luntai.

Une danse traditionnelle exécutée par des jeunes filles du Xinjiang lors d’une manifestation culturelle

Ce n’est toutefois qu’il y a environ 300 ans qu’Ürümqi est devenue plus connue. Les prairies luxuriantes s’étendant sur plusieurs centaines de km2 ont attiré des éleveurs du plateau mongol qui ont afflué avec leurs yourtes et leurs troupeaux. Près d’une yourte mongole, c’était une scène courante de voir trois petites roches placées de façon à servir de foyer pour la cuisson. L’arôme du lait embaumait l’air et des animaux domestiques robustes broutaient l’herbe : une véritable scène pastorale. Avec l’arrivée d’un nombre de plus en plus grand de gens, ce lieu a été baptisé d’un nom signifiant « pâturage idéal ».

Au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, Ürümqi a connu un changement rapide : elle était un territoire n’abritant que des éleveurs, des paysans et des commerçants, alors qu’elle est désormais une ville cosmopolite. Au début des années 1950, dans les rues caillouteuses de la ville, on pouvait voir des troupeaux de moutons, et les rares automobiles appartenaient presqu’uniquement au gouvernement local. Fait intéressant à noter: devant chaque édifice du gouvernement, il y avait un pieu pour que les visiteurs puissent y attacher leur cheval. À cette époque, la majorité des gens se déplaçaient à cheval. Cette scène est disparue pour de bon, puisqu’aujourd’hui la ville compte 3 millions d’habitants, une forêt d’édifices en hauteur et quantité d’automobiles.

Une rue animée à Ürümqi	Le site touristique du lac Tianchi

Cependant, quelque chose est demeuré inchangé : la diversité culturelle. Des membres de 47 ethnies vivent dans cette ville, dont des descendants des Huns, des Turcs, des Perses et des Khitan, alors que d’autres sont originaires de la Plaine centrale. Toutes ces ethnies ont apporté leur culture et croyance, allant de l’islam et du christianisme jusqu’au bouddhisme et au taoïsme; temples, mosquées et églises se côtoient sur la rue, et la diversité des chants qui en émanent forme un chœur mélodieux. Comme autre volet de cette diversité culturelle, on peut mentionner les enseignes de rue qui sont multilingues. On dit d’ailleurs que certains habitants locaux particulièrement doués pour les langues peuvent en parler cinq ou six.

Visiter Ürümqi

Le Musée de la région autonome ouïgoure du Xinjiang. Situé au 132, rue Xibei, c’est un musée vaste et complet ayant une forte caractéristique locale. Il est célèbre pour ses expositions permanentes comprenant celles sur les traditions locales, les reliques, l’histoire locale et les momies. La très bonne conservation de ces dernières est due au climat unique du Xinjiang.

Heures d’ouverture : 10 h 30 à 18 h

Entrée : gratuite.

La grande mosquée du Shaanxi. C’est la plus grande mosquée de la ville d'Ürümqi. Bâtie durant le règne de Jiaqing (1796-1821) de la dynastie des Qing (1644-1911), cette mosquée est située au 10, Yonghezheng, rue Heping. Elle a été reconstruite en 1906 par les Hui du Shaanxi qui avaient rassemblé des fonds pour couvrir les coûts de construction. Elle a un style différent des mosquées que l’on voit couramment.

Heures d’ouverture : 8 h à 16 h

Ticket: 10 yuans

La zone touristique du lac Tianchi. À 1 980 m au-dessus du niveau de la mer, cette zone est située à 110 km d’Ürümqi. Dans sa partie septentrionale, on peut admirer le lac Tianchi (du Ciel) formé par les eaux des glaciers. Ce lac n’est pas grand, seulement 4,9 millions de m2, mais il est très profond : jusqu’à 105 m. Ses eaux sont tellement claires qu’il ressemble à un miroir, et on y admire le reflet de la forêt et des montagnes environnantes. Le pic enneigé qui se dresse derrière forme un paysage merveilleux. Cet endroit est très frais en été et un lieu idéal pour skier en hiver.

Ticket : 47 yuans

Le Grand Bazar. Un lieu pour faire des emplettes, se divertir et manger. Ce marché occupe 100 000 m2, dont une superficie de plancher de 40 000 m2, beaucoup plus que le marché semblable à Istanbul, en Turquie. Les clients peuvent déguster des plats locaux, tout en profitant de chants et danses locaux. De plus, on y présente également le spectacle Douze Mukamu mettant en vedette une musique figurant à la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, et l’excitant Dawazi, un numéro d’équilibrisme sur fil de fer dans le style du Xinjiang.

La Mosquée tatare. Située à l’extrémité sud de la rue Jiefang et bâtie en 1897 grâce à des dons de Tatars, cette mosquée est un lieu important pour les services religieux des Ouïgours, des Tatars et des Ouzbeks. Elle est ouverte aux visiteurs étrangers qui peuvent ainsi se placer à l’arrière pour assister à une activité musulmane. En obtenant une permission, les touristes féminines ont le droit d’entrer. La mosquée compte plus de 3 000 m2 de superficie de plancher, et sa salle de prières, 800 m2. Ce dernier espace est suffisamment grand pour permettre à 1 000 personnes de faire leurs prières en même temps. Cette mosquée est admirablement décorée, avec quantité de magnifiques gravures et peintures sur les piliers de sa partie avant.

Heures d’ouverture : 10 h à 14 h; 15 h 30 à 17 h 30

Ticket : 10 yuans

Nanshan. Sur le versant nord des monts Tianshan, à 60 km du centre-ville d’Ürümqi, soit à deux heures d’autocar, un pâturage incroyablement pittoresque charme les touristes qui peuvent ainsi observer de près la vie unique des Kazakhs, assister à leurs courses de chevaux, saisir sur le vif le concours « attraper le mouton » et être les témoins de la célèbre « chasse aux filles », un jeu que l’on ne voit nulle part ailleurs. Il y a là une abondance de produits alimentaires ethniques, dont du thé au lait et du mouton rôti.

Ouverture : de mai à septembre

Ticket : 30 yuans

Le glacier no1. Située au cœur d’une montagne, à 125 km au sud-ouest du centre-ville d’Ürümqi, la source de la rivière Ürümqi aurait 4 millions d’années, selon les experts. Dans les alentours, on y trouve plus de 150 glaciers modernes qui occupent 1,8 millions de m2. En raison de ses caractéristiques distinctives de l’ère glaciaire, on qualifie couramment ce glacier de « fossile vivant ».

Heures d’ouverture : 9 h 30 à 17 h 30

Ticket : 15 yuans

Autres sites touristiques

Forêt de peupliers huyang (populus diversifolia). C’est une espèce très résistante qui est en mesure de survivre à la désertification. Cette forêt se trouve dans le district de Mulei, juste en bordure d’un désert. Elle comprend aussi d’autres plantes résistantes. Dans une forêt d’environ 5 000 mu (1 mu = 1/15 hectare) de large, 27 000 peupliers ont plus de 400 ans. Le plus haut a 6 m de haut et son tronc est si gros que, pour en faire le tour, il faut trois personnes qui se tiennent par la main. Les gens disent que cette forêt a au moins 65 millions d’années.

Les vestiges de la ville de Gaochang

Les vestiges de Gaochang. Cette ville de 1 500 ans est située à 45 km à l’est de Turpan. C’était la capitale d’un ancien royaume qui a disparu à la fin du XIIIe siècle. À l’intérieur de la ville, certaines parties de deux temples anciens se dressent toujours dans les coins sud-ouest et sud-est. Il y a également un petit château aux formes irrégulières que les gens de l’endroit surnomment le « château du dirigeant ».

Heures d’ouverture : 8 h à 17 h

Ticket : 20 yuans

La montagne Huoyan (de feu). Cet endroit a tiré son nom du classique Le pèlerinage vers l’ouest. Cette montagne d’un rouge foncé se trouve à l’intérieur du bassin de Turpan et s’étire d’est en ouest. En été, sous le soleil de plomb, la montagne semble en feu. Cet endroit est le plus chaud de la Chine, car sa température peut atteindre jusqu’à 49,6 °C. Aucune vie n’y est possible, alors que non loin, dans certaines vallées, la végétation est luxuriante et les arbres fruitiers abondent.

Heures d’ouverture : 10 h à 19 h

Entrée : 10 yuans

Les vestiges de Jiaohe. Cette ville se trouve à 10 km à l’ouest de Turpan, et deux rivières y confluent à son sud. Cet endroit était autrefois la capitale d’un petit État d’Asie centrale. La plupart de ses constructions remontent à 2 000 ou à 2 300 ans. Cette ville a été abandonnée au XVe siècle. Avec ses 250 000 m2, Jiaohe constitue, au niveau mondial, les plus grands vestiges d’une ville dont les bâtiments sont construits en terre. Temples, édifice du gouvernement, pagodes ou maisons de gens ordinaires, tous étaient bâtis en terre. Le bâtiment le plus haut est l’équivalent d’un édifice moderne de trois étages.

Heures d’ouverture : 9 h à 18 h

Entrée : 20 yuans

Grottes des Mille Bouddhas de Kizil

Grottes des Mille Bouddhas de Kizil. Elles sont situées à 60 km du district de Baicheng, à l’intérieur du canton de Kizil. Elles ont été creusées du IIIe au IXe siècle. Elles sont les grottes bouddhiques les plus anciennes en Chine. On y trouve de nombreuses fresques, peintures et sculptures en couleurs en très bon état de conservation. Ces œuvres d’art, qui ont donné le ton du développement de l’art bouddhique dans la partie continentale de Chine, ont intégré différents styles, dont les styles indien et persan.

Heures d’ouverture : 9 h à 16 h

Entrée : 35 yuans

Se loger à Ürümqi

Hôtel Hoi Tak. Un cinq étoiles situé dans le centre-ville d’Ürümqi, à proximité du célèbre marché Erdaoqiao.

Adr. : 1, rue Dongfeng, Ürümqi

Tél. : (86 991) 232 2828

Chambre standard pour deux personnes : 760 yuans par jour

Hôtel Xinjiang. Un quatre étoiles situé également au centre-ville d’Ürümqi.

Adr. : 168, rue Xinhua N.

Tél. : (86 991) 281 8788

Manger à Ürümqi

Restaurant Anlaotai. Ouvert il y a vingt ans, ce restaurant sert des plats locaux typiques, notamment des yangrou paomo, (galettes émiettées dans un bouillon de viande de mouton), des yangrou tangjiao, (raviolis dans un bouillon de viande de mouton). Les affaires y sont prospères, de sorte que les clients doivent souvent attendre pour avoir une table.

Adr. : 19, rue Wenyi, arrondissement Tianshan (de l’autre côté de la rue, en diagonale avec le bâtiment Hongyuan).

Tél. : (86 991) 788 5046

Lors de l’exposition alimentaire musulmane, les touristes sont invités à déguster un mets délicieux préparé pour 1 000 convives.

Restaurant de service rapide Bodun. Un restaurant typiquement ouïgour; à l’intérieur, tout a une forte couleur islamique. Aliments recommandés : riz au mouton à manger avec les mains, viande et pommes de terre sautées, champignons sautés, bifteck rôti et soupe de mouton. Il est interdit de boire de l’alcool et de fumer à l’intérieur du restaurant. Heures d’ouverture : à partir de 16 h (en raison du décalage horaire de deux heures par rapport à Beijing). Musique musulmane continue.

Adr. : 119, rue Yan’an, arrondissement Tianshan (de l’autre côté de la rue, en diagonale avec l’hôtel Silk Road).

Tél. : (86 991) 255 7353