Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog de Xiu
Le blog de Xiu
Publicité
Le blog de Xiu
Archives
Derniers commentaires
28 septembre 2008

Shangri-la, le paradis retrouvé

Kyhigyala, secrétaire du comité du Parti communiste chinois du département autonome tibétain de Dêqên, lors du relais de la torche olympique.

KyhigyalaShangri-la n’est plus un mythe. Aujourd’hui, ce district du département autonome tibétain de Dêqên (Yunnan) est en pleine renaissance touristique. Ce rêve a été réalisé grâce à l’action d’un homme, Kyhigyala.

LE 11 juin 2008, la flamme olympique a été allumée à Potatso, premier parc national de la partie continentale de Chine, situé à Shangri-la. On y a dansé la ralpa (danse tibétaine) et entonné des chansons élogieuses. Lors de la cérémonie du passage de la flamme, Kyhigyala, secrétaire du Comité du Parti communiste chinois du département autonome de Dêqên, se tenait dans la tribune en costume traditionnel tibétain. Il y a trois ans, Kyhigyala, alors chef de l’exécutif du département de Dêqên, a lancé le projet de construction du premier parc national de la partie continentale de Chine à Shangri-la. Aujourd’hui, ce parc est ouvert au public.

L’idée d’un Khampa sur le développement durable

Il y a près de 10 ans, beaucoup de personnes ne savaient pas situer le district de Zhongdian. Pourtant, tout a changé dès que le nom de Zhongdian a été associé à celui de Shangri-la, voire même a été remplacé par celui-ci.

Le changement est dû aux efforts d’un Khampa (nom donné aux Tibétains de l’Est), Kyhigyala. Aux yeux des habitants du pays, Kyhigyala est un vrai Khampa, un authentique berger tibétain.

Lac_Shudu

Lac Shudu du Parc national Potatso sous les couleurs automnales

Né dans la prairie Gyaitang de Shangri-la, il a travaillé, dès l’âge de 10 ans, comme berger dans les pâturages au pied d’une montagne enneigée pour aider sa famille. Ses 10 années de dures expériences lui ont apporté des connaissances autres que celles des manuels scolaires. En 1979, Kyhigyala a passé l’examen pour devenir fonctionnaire dans le district de Zhongdian. Le développement de cette région tibétaine et sa modernisation ont désormais fait l’objet de ses préoccupations.

Parc_national_Potatso
Paysage du Parc national Potatso

Aujourd’hui, approchant la cinquantaine, calme et austère, Kyhigyala apparaît plus compétent et plus expérimenté. Situé dans le nord-ouest de la province du Yunnan et limitrophe de celle du Sichuan et de la région autonome du Tibet, le département de Dêqên est un lieu riche en cultures et religions au sein des grandes montagnes enneigées. Il est au centre d’une zone classée au patrimoine naturel mondial, irriguée par les trois fleuves parallèles (Nujiang, Jinsha et Lancang). La culture de Shangri-la exprime l’harmonie entre l’homme et la nature, entre les hommes, entre l’univers intérieur de l’homme et le monde extérieur. D’après Kyhigyala, il faut tenir compte des conditions locales pour développer l’économie de Dêqên. Kyhigyala a employé une méthode spéciale destinée au développement économique de Dêqên en mettant en valeur la marque de Shangri-la. En 10 ans, grâce à lui, Dêqên s’est engagée dans la voie de la modernisation pour devenir l’une des meilleures zones tibétaines. Comme l’a commenté le Quotidien de Dêqên : « Kyhigyala est un excellent cadre du Parti. Nous lui devons notre développement sain et rapide. »

Enfants
Enfants dans le Parc national Potatso

L’amélioration de la qualité du Parc national Potatso

Les ressources touristiques sont riches à Dêqên. Dans le programme concernant la zone touristique écologique du grand Shangri-la, élaboré par Kyhigyala, le Parc national Potatso est un élément incoutournable.

En 2004, Kyhigyala, alors chef du département autonome de Dêqên, a avancé l’idée de construire un parc national. Après deux ans de préparatifs et d’efforts, son programme a reçu les soutiens du gouvernement central et du gouvernement provincial. Le 1er août 2006, le Parc national Potatso, premier du genre, a été achevé à Shangri-la. Le rêve de Kyhigyala était enfin réalisé. Ce parc national, situé à l’intérieur d’une région irriguée par trois fleuves mondialement connus, est devenu un modèle touristique au Yunnan, incarnant l’harmonie entre la protection et la construction, et apportant le bien-être aux bergers tibétains locaux.

Directeur général du Parc national Potatso, M. Tang Lizhou se rappelle les difficultés lors des travaux du parc. « Sans les efforts de M. Kyhigyala, il n’y aurait pas de parc aujourd’hui, affirme gravement M. Tang. Depuis la période d’essai d’août 2006 à avril 2008, le Parc a enregistré 830 000 entrées, et ses revenus ont atteint 150 millions de yuans. Pendant la seule année 2007, le parc a accueilli 560 000 touristes, et les revenus touristiques se sont élevés à 104 millions de yuans. Le parc a donc été une réussite. »

Suivant le principe du développement durable, comment construire un Shangri-la réunissant respect de l’environnement, développement économique et harmonie religieuse ?

inauguration
L’inauguration du Parc national Potatso, le 21 juin 2007

Avec le soutien du gouvernement, Kyhigyala a fait tout son possible. Il a d’abord réussi à changer le district de Zhongdian en district de Shangri-la. Il a également avancé l’idée de construire la grande zone touristique écologique de Shangri-la. Il a aussi mis l’accent sur la protection de l’environnement et a créé le premier organisme de protection de l’environnement à l’échelon du district dans les régions tibétaines. Il a décidé de fermer 8 usines polluantes situées à plus de 3 000 m d’altitude, et dès 2001, a réussi à régler le problème de pollution des sacs en plastique. Il s’est efforcé de bien protéger le sol et les eaux de cette zone irriguée par les trois fleuves, selon le principe du développement durable.

« S’il n’y a pas de bonnes conditions écologiques, il n’y aura pas de marque Shangri-la et pas de développement du département de Dêqên, car l’écologie constitue sa base, explique Kyhigyala. Parallèlement au développement du secteur touristique, le département de Dêqên accorde de l’importance à la protection et à la construction écologiques, dont il a fait des priorités. L’industrie du tourisme est déjà devenue un nouveau secteur pilier de Dêqên; pourtant, par rapport aux régions environnantes, notre rythme est assez lent dans le développement de cette industrie. »

L_ancienne_cit_
L’ancienne cité de Dukezong à Shangri-la

Selon Kyhigyala, il n’y a qu’un Shangri-la non seulement en Chine, mais aussi dans le monde. « Le groupe de parcs nationaux baptisé “Grand Shangri-la” sera aménagé dans cette région irriguée par trois fleuves. Il inclura de nombreux sites touristiques, dont le lac Potatso, les monts Minling, la gorge Hutiao, le canyon de Shangri-la, le parc national du singe à pelage doré et au nez retroussé de Tacheng. Dans les quelques années à venir, en combinant la construction des infrastructures touristiques, les investissements, les capitaux touristiques et le centre international de divertissements, le département autonome de Dêqên fera du groupe Grand Shangri-la un parc national mondialement connu. »

Une vie heureuse

Dans la langue tibétaine, Shangri-la, appelé aussi « Shambhala », signifie « la lune et le soleil dans le cœur ». Dans la culture han, il signifie « paradis terrestre » et pour les Occidentaux, il incarne une sorte d’ « Éden ».

Vers le soir, dans l’ancienne cité de Dukezong, sur la place de la rue Sifang, les habitants de Shangri-la, après une journée de travail, se rassemblent avec les touristes du monde entier. Ils se tiennent main dans la main et exécutent des chants et danses ethniques. L’ambiance est si joyeuse qu’on s’y attarde. Les habitants appellent cette danse la « danse de Gyala », une activité qui avait été organisée par Kyhigyala lorsqu’il était chef du département.

Au moment de manger dans un restaurant familial, le patron confie : « Nous sommes fiers de Kyhigyala. Grâce à la politique du Parti et aux soins accordés par le gouvernement local, nous menons une vie de plus en plus prospère. Le profit brut de notre restaurant est de plus de 30 000 yuans par an. Nous n’avions jamais cru pouvoir tenir un tel restaurant auparavant. » Shangri-la compte une trentaine de restaurants, dont une dizaine tenue par des autochtones, et une centaine de lieux de divertissements et de loisir.

L’ancienne cité presque délabrée paraît rajeunie. Des bistrots, des maisons de thé et des ateliers artisanaux ont été contruits, les touristes y affluent. Dans la sélection des « Charmants bourgs chinois », organisée par la CCTV en 2005, le bourg de Gyaitang, qui abrite l’ancienne cité de Dukezong, a obtenu le titre du « Meilleur bourg de renom pour son charme folklorique chinois ».

Au cours du repas, nous rencontrons un Anglais qui travaille dans un cabinet de conception de la rue Jinlong. Il a voyagé dans beaucoup de pays avant d’arriver pour la première fois en Chine en 2001 où il a été séduit par le pays et ses arts. De retour en Chine en 2004, il habite à présent à Shangri-la. Il a affirmé aimer la pureté et l’authenticité des paysages de plateaux, ainsi que la simplicité et la sincérité des habitants. L’environnement y est bon, privé de pollution et bien aménagé, ce qui convient bien à son tempérament artistique.

Lorsqu’on évoque les changements considérables de Shangri-la, les habitants admirent Kyhigyala, leur dirigeant, qui, grâce à son intelligence, sa passion et son travail, a permis à cette région tibétaine jadis fermée de faire peau neuve en quelques années seulement.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité