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Le blog de Xiu
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31 juillet 2007

Trois districts, un rêve commun

Du 23 juin au 2 juillet 2006, la 31e session du Comité du patrimoine mondial de l’Unesco s'est tenue à Christchurch, Nouvelle-Zélande. Ce fut un moment solennel pour les trois districts qui constituent, en tant que paysages karstiques de la Chine du Sud, la candidature de la Chine à ce patrimoine en 2007. Il s’agit de Wulong (municipalité de Chongqing), Libo (province du Guizhou) et Shilin (province du Yunnan). En effet, ces districts connaîtront peut-être l’aboutissement heureux des efforts qu’ils ont déployés depuis des années.

Un rêve caressé depuis longtemps

p20Une octogénaire d’ethnie miao chante l’importance de protéger l’environnemt.
C’est le 10 septembre 2005 que le ministère de la Construction de la Chine a décidé de présenter cette candidature, mais les efforts avaient commencé depuis bien longtemps. En octobre 2003, lors de la réunion organisée par ce ministère et servant à décider les candidatures à soumettre au patrimoine mondial, la grotte Furong de Wulong avait été inscrite sur la liste de présélection pour le dossier « paysage karstique de la Chine du Sud ». Dès ce moment-là, Wulong a commencé son travail pour réussir sa candidature.

À Libo, la volonté d’être inclus dans une proposition d’inscription date de 1995. Cependant, ce n’est qu’en mars 2001 que le district a officiellement présenté sa proposition de candidature au ministère de la Construction.

C’est toutefois Shilin qui a démarré en premier son travail en vue d’une candidature. En fait, dès 1991, Shilin a soumis une première proposition, et depuis ce moment, ce district n’a jamais abandonné son rêve.

Le dynamisme des travailleurs

Le travail pour l’inscription au patrimoine naturel mondial n’est pas de tout repos, mais les personnes qui y ont œuvré ont fait preuve d’un dynamisme incomparable.

M. Liu Qi, secrétaire du comité du Parti de Wulong, en est un exemple typique. Dans le cas de la candidature de Wulong, à la différence de Libo où c’était le gouvernement provincial qui assurait la direction du dossier, c’est le district lui-même qui devait le faire, bien que Chongqing – la municipalité de laquelle il relève – le soutienne politiquement et lui fournisse un appui financier. Pour suivre la cadence de Libo et Shilin, M. Liu a donc dû se documenter sur les expériences des autres et étudier la Convention du patrimoine mondial auprès des experts qui connaissent bien ses règles. Pendant la préparation des documents de candidature, pour améliorer l’efficacité du travail, il a même loué un étage entier d’un hôtel et y a installé tous les experts qui travaillaient sur le dossier. Pour mener à bien le travail de réaménagement de l’environnement, M. Liu s’est imposé de très fortes contraintes qu’il a inscrites en noir sur blanc dans un contrat signé avec le chef du gouvernement de Wulong, et ce dernier a fait de même avec le vice-chef. Ce contrat indiquait les engagements de chaque personne et de chaque section ainsi que les sanctions dans le cas où ces engagements ne pourraient pas être remplis selon le temps imparti. Ces contrats ont permis d’élever considérablement l’efficacité du travail gouvernemental.

À Libo, le modèle de travail a été un peu différent de celui de Wulong, parce que, contrairement à Wulong, c’est le gouvernement provincial qui assumait la plus grande part des responsabilités. M. Wang Fuyu, vice-secrétaire du Parti du Guizhou, a pris la direction de tout le travail lié à la candidature. Le 17 mai 2006, M. Wang et M. Meng Qiliang, vice-gouverneur de la province, ont tenu une réunion spéciale à Libo pour trouver des solutions aux problèmes liés à la proposition de la candidature, et ils ont déterminé les responsabilités concrètes de chaque section. Cette réunion a en quelque sorte défini le cadre de travail du Guizhou.

À Shilin, le travail n’a pas été moins impressionnant. M. Li Zhengping, membre du comité du Parti pour le district et directeur du département local de gestion des sites pittoresques, est un homme qui a visité beaucoup de zones importantes de protection de la nature. Cet homme a donc une vision globale et une vive conscience de l’importance de la protection de l’environnement. Par rapport à Wulong et à Libo, Shilin est un site plus développé sur le plan touristique de sorte que les gens de l’endroit tiraient déjà profit des ressources de l’endroit. Ils ont donc immédiatement appuyé la proposition d’inscription au patrimoine mondial.

Le réaménagement de l’environnement : l’union fait la force

Pour être inscrit à la liste du patrimoine mondial naturel, il faut satisfaire à plusieurs conditions. Par exemple, il faut que le lieu proposé possède des ressources naturelles particulières, que celles-ci soient bien protégées et que le paysage ne soit pas défiguré par des ajouts artificiels. Or, dans les trois sites candidats, des habitants ou des entreprises étaient déjà installés. Dans ce contexte, le réaménagement de l’environnement a été un travail crucial pour le succès de la proposition. Pour mener à bien ce travail, il a donc fallu que le gouvernement et les habitants concertent leurs efforts : le dicton « l’union fait la force » a alors pris toute sa signification.

À Wulong, toutes les entreprises polluantes ont été déménagées, et beaucoup de paysans ont aussi été déplacés et ont obtenu des compensations. À cet égard, Wulong a agi de trois façons. Premièrement, si les paysans avaient des proches dans d’autres régions, ils pouvaient s’installer chez eux et être compensés. Deuxièmement, ils pouvaient aller habiter en ville, et le gouvernement leur fournissait des avantages, notamment l’éducation gratuite pour leurs enfants. Troisièmement, ils pouvaient aussi se réinstaller dans des villages disposant de grandes superficies de champs labourés. Pour les gens qui ont continué à habiter dans les sites candidats, le gouvernement leur a expliqué l’importance de protéger l’environnement et les a encouragés à changer leur mode de vie : par exemple, produire et vendre des souvenirs, au lieu de défricher la montagne; utiliser le gaz des marais (méthane), au lieu de brûler du bois. Finalement, Wulong a réussi à instaurer des conditions d’occupation du territoire compatibles avec la candidature, et plus important encore, les habitants locaux ont élevé leur niveau de vie. Au début des années 1990, le revenu annuel par habitant était de 300 yuans; l’année dernière, il avait atteint 2 700 yuans.

p22n2
Une villageoise d’ethnie shui. Elle comprend l’importance de vivre en harmonie avec la nature.

Lors de notre visite au site des Trois Ponts naturels de Wulong, nous avons rencontré par hasard une octogénaire de l’ethnie miao. Elle semblait en très bonne forme et chantait à haute voix des chansons de sa composition : « Pour le bonheur des générations futures, il faut bien protéger la nature; être inscrit sur la liste du patrimoine mondial nous rapportera des bénéfices, parce qu’à ce moment-là, ma région natale sera aussi réputée que la Cité interdite à Beijing... »

Libo a aussi œuvré au réaménagement de son environnement. Dans les lieux à protéger, les entreprises ont également dû déménager. Par exemple, dans le site de Xiaoqikong, quatre centrales hydroélectriques ont été relocalisées et trois hôtels ont été déménagés. Le gouvernement du Guizhou a toutefois accordé une grande attention à la réinsertion des employés de ces entreprises. M. Wang Fuyu a dit : « Il a fallu assurer que personne ne perde son travail, que personne ne soit malheureux et que personne ne fasse obstacle à la proposition d’inscription au patrimoine mondial. » Par exemple, pendant la relocalisation d’une centrale hydroélectrique, les 200 employées ont reçu le même salaire jusqu’à la reconstruction de la centrale ailleurs. Cependant, contrairement à Wulong, la plupart des habitants qui vivaient dans les lieux à protéger de Libo n’ont pas eu à déménager, parce que 90 % d’entre eux appartenaient à des ethnies minoritaires et que la densité de la population était très faible. D’après les experts de l’Unesco, l’occupation du territoire par des gens de ces ethnies minoritaires constitue en soi une ressource précieuse. Cependant, le gouvernement de Libo leur a tout de même expliqué l’importance de bien protéger l’environnement et les a encouragés à utiliser le gaz de marais et les marmites électriques pour cuire les aliments.

Shilin a aussi mis au point ses propres mesures dans le réaménagement de son environnement. Le gouvernement du district a acheté les terres labourées des paysans locaux, et sur l’avis des experts, il a fait planter les arbres fruitiers qui convenaient bien au sol. Les paysans ont été recrutés comme ouvriers pour travailler dans les champs, et chaque mois, ils gagnent environ 600 yuans. Lors de la récolte, tous les fruits cueillis leur appartiennent. D’ailleurs, comme ces arbres se trouvent dans le parc de la forêt de Pierres, les paysans peuvent facilement vendre les fruits aux visiteurs. D’après M. Li Zhengping, chaque paysan gagne environ 8 000 yuans par année.

Lors de la construction de nouveaux bâtiments, Shilin a porté une grande attention à l’harmonie entre ces nouvelles structures et la nature. Les toilettes situées dans la forêt de Pierres en sont des exemples typiques. Grâce aux biotechnologies, les eaux usées peuvent être utilisées par la suite pour l’arrosage. En outre, étant donné sa réputation touristique déjà établie, Shilin a dû songer à la manière de résoudre le conflit entre la protection de l’environnement et le développement du tourisme.

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Le centre de surveillance de Shilin
C’est ainsi qu’il a installé de nombreux panneaux qui présentent aux visiteurs la valeur des rochers et des plantes et qui avertissent les visiteurs de ne pas les abîmer. Par ailleurs, Shilin a construit un centre de contrôle numérique pour surveiller le site et empêcher tout vandalisme. Si quelqu’un s’aventurait à le faire, des gardiens pourraient lui mettre la main au collet en trois minutes. Ce centre sert aussi à porter secours en cas de besoin grâce aux nombreux téléphones SOS qui ont été installés.

Pour Wulong, Libo et Shilin, l’inscription sur la liste du patrimoine mondial est un rêve commun caressé depuis longtemps. Comme le dit un proverbe chinois : « À force de travail, on peut transformer une barre de fer en aiguille. » Dans ces trois districts, tous sont persuadés que les efforts déployés vont porter fruit en juillet!

Big-bisous à toutes et à tous. @+Domi&Xiu.report_v3

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