Ordos : un miracle d’urbanisation

La place d’Ordos

DURANT mes journées de reportage à Ordos, certaines données présentées par le gouvernement local m’ont étonnée : en 2000, le taux d’urbanisation de la ville était de 43,5 %, et à la fin de 2006, de 57,4 %. Il m’a semblé qu’il était impossible de trouver un tel rythme dans une autre ville d’échelon régional au pays.

En réalité, lorsqu’on se promène dans les rues d’Ordos, partout on ressent une ambiance de dynamisme et on voit des chantiers grouillants d’activité.

L’arrondissement Dongsheng : un modèle de restauration d’un vieux quartier

L’arrondissement Dongsheng est un vieux quartier, mais il m’a donné l’impression d’être « vert », plutôt que d’être « vieux ». La verdure y est omniprésente.

La place devant la gare de l’arrondissement Dongsheng

M. Lin Qiang, directeur adjoint de la Commission de la construction d’Ordos, m’a confié : « En 2001, après le changement du statut d’Ih Ju (de ligue en ville) et de son nom pour Ordos, il ne restait que l’arrondissement Dongsheng à la ville proprement dite. Sa superficie est de moins de 20 km2 et sa population, de moins de 200 000 habitants. En comparaison avec le triangle qu’Ordos forme avec Hohhot et Baotou, son envergure est petite, ses services et sa capacité de payer sont faibles. Cette situation rendait difficile l’adaptation aux besoins de développement des grandes entreprises, des grands ouvrages et des centres industriels des secteurs de l’énergie et de l’industrie chimique lourde. L’urbanisation tirait de l’arrière par rapport à l’industrialisation. Au moment de formuler la stratégie de développement de ces centres industriels, la contradiction entre les petits bourgs et la grande industrie constituait un problème à résoudre. »

L’année 2001 a été une occasion favorable pour Ordos. Par conséquent, l’autorité locale a adopté l’urbanisation comme grande stratégie pour accélérer le développement de la ville. Elle a mis l’accent sur l’urbanisation par l’industrialisation et l’accélération de l’industrialisation par l’urbanisation.

Sculpture urbaine : Sulede (emblème sacré et arme, en langue mongole) de bon augure

 
Le Holiday Inn d’Ordos, un cinq étoiles

La place devant la gare de l’arrondissement Dongsheng

Dans l’arrondissement Dongsheng, les changements se sont lentement amorcés en 2000. Ces dernières années,cetarrondissement a investi un total d’environ 3,5 milliards de yuans en construction urbaine. Les travaux mis en œuvretouchent principalement les infrastructures, notamment : l’eau courante, le chauffage, le gaz naturel et l’électricité; le transport urbain express, dont l’aménagement d’artères principales et secondaires et la transformation des rues et ruelles; et finalement, les ouvrages d’embellissement visant à redorer l’image de la ville. Cette image s’est améliorée sans cesse et a rapidement attiré des gens d’affaires de partout, entraînant ainsi le développement de l’économie locale. En septembre 2006, l’arrondissement Dongsheng a été inscrit au 25e rang dans la liste des cent districts puissants du pays sur le plan de l’économie; l’année précédente, il y figurait au 56e rang. Il était le seul parmi les bannières, districts et arrondissements de la Région autonome de Mongolie intérieure à y être inscrit.

«J’habite à Kangbashi »

De Dongsheng, après un voyage de 30 min en voiture vers le sud et en passant par la rue Tianjiao Sud, on arrive dans la nouvelle zone de Kangbashi.

Il y a trois ans, cette zone était une étendue déserte. Aujourd’hui, elle est devenue un centre politique, culturel, financier, de recherches scientifiques et d’éducation, de même qu’un pôle industriel et technique.

Par les fenêtres du 5e étage du bâtiment administratif, tout juste terminé l’année dernière, le panorama d’une cité solaire moderne m’a frappée. Les habitants d’Ordos donnent au charbon le nom de « pierre solaire ». Sept grands édifices culturels -- entre autres, une maison de l’opéra, une bibliothèque, un musée, un centre culturel et artistique et un centre sportif -- entourent cette cité solaire. Près de la Place culturelle internationale de Gengis Khan se trouve la Société automobile Hyundai de Huatai, avec son siège et une chaîne de production annuelle de 50 000 voitures. L’aéroport d’Ordos sera à 15 km de cette société. En regardant au loin, on réalise que toute la zone s’adosse aux montagnes vertes et est baignée par la rivière Ulan Moron; ce sont des conditions géographiques de premier choix. À cet écran vert naturel s’ajoute le carrefour routier avec ses échangeurs. La zone est pleine de potentiel.

Le bourg d’Altan Xiret

Pour se rendre de Kangbashi à la bannière Ejin Horo, quelques minutes de voiture suffisent.

Tous ceux qui s’y rendent ont les mêmes impressions : cette bannière est verte, propre et bien ordonnée. Le bourg d’Altan Xiret, qui fait partie du plan du développement stratégique de la ville, s’y trouve. En tant que point de liaison avec la nouvelle zone de Kangbashi, la construction du bourg s’est faite en démolissant les vieux immeubles pour en bâtir des nouveaux. En ce moment, la rénovation du vieux quartier est pratiquement terminée. Grâce aux infrastructures améliorées, des quartiers d’habitations, des bureaux, des écoles et des hôtels modernes ont été achevés et mis en service. La construction du bourg finira par former un paysage complet basé sur « deux montagnes, deux rivières, deux lacs, trois ceintures vertes, un boulevard et un axe principal ».

M.Yun Feng (2e à dr.), secrétaire du comité du Parti d’Ordos, accompagne M.Chu Bo (2e à g.), secrétaire du comité du Parti de la Région autonome de Mongolie intérieure, et M.Yang Jing (au centre), président du gouvernement de la région autonome, dans leur inspection d’une nouvelle zone.

Actuellement, les infrastructures qui relient les trois zones -- dont 18 km2 à Dongsheng et 32 km2 à Kangbashi -- ont été terminées. Cela a attiré une série de grandes entreprises qui y ont installé leur bureau et les quartiers d’habitation de leurs employés, mettant ainsi fin à la situation dans laquelle les grandes entreprises avaient leur projet au sud du fleuve Jaune et construit leurs quartiers d’habitation au nord de celui-ci.

L’urbanisation d’Ordos comprend également huit grands centres industriels visant à former quatre grandes chaînes industrielles basées sur le charbon et le gaz naturel. Ces chaînes concentreront les projets et les habitations des gens dans des bourgs industriels.

Au début de l’exploitation de la mine de Jungar, la région de Xuejiawan n’était qu’un petit village de moins de 1 000 habitants. Actuellement, la population urbaine a dépassé 90 000 habitants. Pour sa part, le bourg de Qipanjing comptait 15 000 habitants en 2000 et en a aujourd’hui près de 70 000. L’essor rapide de l’urbanisation a fourni un vaste bassin d’emploi et de services pour que la main-d’œuvre agricole et pastorale puisse être déplacée vers les secteurs secondaire et tertiaire. Pour le moment, Ordos compte 500 000 habitants qui s’adonnent à l’agriculture et à l’élevage, et selon l’objectif de l’urbanisation, le taux d’urbanisation atteindra 72 % en 2010 et la ville absorbera 220 000 agriculteurs et pasteurs.

D’après le plan de construction dit « Un centre régional urbain d’un million d’habitants », Dongsheng, Kangbashi et Altan Xiret formeront un ensemble de façon à pouvoir se développer de manière concentrée. Cela signifie que la puissance de la ville d’Ordos sera grandement renforcée.

Big-bisous à toutes et à tous. @+Domi&Xiu.