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Le blog de Xiu
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7 avril 2009

La politique de planificationfamiliale doit-elle

La politique de planification
familiale doit-elle être réformée?

Tous s’entendent sur les avantages qu’a eus la politique de planification familiale pour l’élévation du niveau de vie de la population chinoise. Cette politique a cependant engendré des répercussions moins positives qu’il faut atténuer. Aperçu des points de vue de spécialistes sur la question en cette période charnière pour la société chinoise.

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Dans beaucoup de régions chinoises, le déséquilibre du ratio hommes/femmes demeure inquiétant.

LES changements qu’ont connus la population et la société chinoises grâce à la politique de planification familiale ont été rapides et de grande portée. Cependant, après plus de trente années d’application, de plus en plus de démographes préconisent un certain rajustement de cette politique, car ils soutiennent que le faible taux actuel de natalité entravera le développement socio-économique futur. Par conséquent, le gouvernement devrait détendre un peu sa politique, c’est-à-dire permettre aux couples qui ne correspondent pas aux conditions fixées par la politique de planification familiale d’avoir un deuxième enfant.

Contexte de la politique

En 1970, la population était de 800 millions, contre 500 millions en 1949. Lors de son pic de croissance, l’augmentation annuelle de la population était de 22,57 millions, soit une moyenne de 60 000 naissances par jour et de 43 à la minute. Selon l’estimation des experts, avec un tel rythme de croissance, la population de la Chine aurait probablement dépassé 1,4 milliard en 2000 et quintuplé en 2050. Même dans le cas où chaque femme n’aurait eu que deux enfants en moyenne, il aurait fallu attendre jusqu’en 2050, année où la Chine aurait atteint 1,5 milliard d’habitants, pour que la population chinoise cesse d’augmenter. C’est une situation qui semble favorable, mais il faut se rappeler le très faible niveau de productivité de la Chine à ce moment-là. En effet, en 1980, la population de la Chine était d’un milliard d’habitants, et le pays enregistrait déjà une pénurie de céréales. Pour les Chinois qui avaient vécu les trois années de famine (1959-1961) provoquées par des catastrophes naturelles, il était impensable qu’au cours des deux décennies qui allaient suivre, une population augmentée d’un tiers doive se partager les ressources existantes. Pour améliorer le niveau de vie, la croissance de la population devait être ralentie.

Les répercussions positives

Au début des années 1980, la politique de planification familiale et celle de réforme et d’ouverture ont agi en complémentarité. Grâce à la première, la croissance démographique galopante a diminué, et grâce à l’autre, les forces productives et de travail ont été libérées. La croissance économique rapide des trente dernières années en a résulté.

La limitation des naissances a aussi exercé une influence positive sur les femmes chinoises qui représentent le huitième de la population mondiale. De plus en plus de femmes se sont détournées de la voie qu’avaient empruntée leurs grands-mères et leur mère pour briser le modèle des naissances multiples des générations précédentes. Cette politique a retardé l’âge du mariage des femmes et leur a permis de prolonger leurs études et leur période de travail avant d’avoir un premier enfant. Cette situation a amélioré leur statut économique et celui au sein de la famille et de la société. Elle leur a également permis de mieux participer au développement de la société.

Selon les résultats de recherche des démographes Hu Ping et Zhu Chuzhu, de l’université Jiaotong de Xi’an, avant la mise en vigueur de la politique de planification familiale, les femmes rurales se mariaient relativement jeunes, encore influencées par la tradition; elles contractaient leur premier mariage avant 20 ans, deux ou trois ans avant les citadines. À la fin des années 1970, cet âge est passé à 23,05 ans. Pour les citadines, dans les grandes villes comme Beijing et Shang-hai, la moyenne est maintenant de 27 ans.

Le report de l’âge du premier mariage a retardé aussi l’âge auquel la femme donne naissance à un premier enfant. D’après les recherches du démographe Hu, pendant les années 1980, les femmes rurales avaient leur premier enfant à 24,3 ans, en moyenne, et les citadines, à 27,97 ans. Ces dernières acceptent plus facilement d’employer des méthodes de limitation des naissances et de retarder la naissance du premier enfant pour éviter les tâches ménagères supplémentaires liées à une maternité hâtive. De plus, en reportant ainsi la première naissance, règle générale, les citadines ont un meilleur accouchement, parce que mieux préparé et mieux planifié.

Les ratés de la politique

Dans les années 1970, la politique de planification familiale avait été mise en œuvre pour régler les problèmes causés par l’explosion démographique et la pénurie de biens et de ressources naturelles. Ces conditions n’existent plus.

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Près d’une centaine de futures mamans participent au stage organisé à Shenyang pour leur apprendre comment masser un bébé. La politique de planification familiale a apporté des changements rapides et de grande portée à la population et à la société de la Chine

Le démographe Zuo Xuejin, vice-directeur permanent de l’Académie des sciences sociales de Shanghai, explique :
« Lorsque la Chine a adopté la politique de planification familiale, l’objectif était de limiter l’augmentation excessive de la population pour réduire la consommation et augmenter le taux d’épargne et les investissements afin d’accélérer la croissance économique. Parallèlement, on voulait diminuer la pollution de l’environnement en coupant la consommation de céréales et d’énergie. Maintenant, le contexte socio-économique a changé complètement. Avec l’application des sciences et techniques, l’ère des pénuries est chose du passé. La politique macroéconomique est d’accroître la consommation. De plus, la croissance rapide de la consommation énergétique par habitant et la pollution ne sont pas principalement causées par la croissance démographique, mais par le mode de croissance économique extensif. »

Le Dr Yi Fuxian, expert en pharmacologie et chercheur du Centre Dajun pour la recherche et l’observation sur l’économie, explique : « À cette époque-là, les décideurs n’ont pas pris en compte le fait que le développement social lui-même pouvait faire réduire le taux de fécondité. » Selon les données de ce chercheur, le taux actuel de stérilité est 30 fois supérieur à celui d’il y a 30 ans; il se situe à 12,5 %. Ces dernières années, avec l’augmentation de phénomènes tels que les familles DINK (Double income, no kids : deux revenus, pas d’enfant), le célibat et la maternité tardive, le Dr Yi conclut : « Le taux de fécondité actuel est probablement plus bas que le 1,8 estimé par le gouvernement. » L’impact négatif d’un faible taux de fécondité est courant dans les pays européens. En Chine, ce problème est toutefois plus grave, parce que le pays compte un grand nombre de personnes âgées.

Le Pr Gu Baochang, du Centre de recherche sur le développement et la population relevant de l’Université du peuple de Chine, exprime : « Ce que nous affrontons, ce n’est pas la question du rajustement de la politique de natalité, mais plus important encore, la nécessité de porter un jugement sur la situation démographique actuelle et sur ses tendances futures. » Suite à des années de participation à une enquête réalisée par divers instituts, il arrive à la conclusion suivante : « La Chine se trouve encore à un tournant historique pour résoudre la question de sa démographie. »

La politique de planification familiale relative au deuxième enfant

Un couple marié qui a déjà un enfant pourra en avoir un deuxième s’il correspond aux conditions suivantes, mais l’intervalle entre deux naissances doit être de plus de 4 ans :

1. Les deux conjoints du couple sont des Chinois de l’étranger rentrés en Chine, des habitants de Hong Kong, de Macao et de Taiwan ayant la résidence permanente dans la partie continentale de Chine.

2. Dans le cas d’un remariage, un seul des deux conjoints a un enfant.

3. Après un jugement de divorce, la garde de l’enfant appartient à l’autre parent et la nouvelle famille n’a pas d’enfant.

4. Mariage de deux enfants uniques.

5. L’expertise médicale effectuée par un organe médical à l’échelon du district ou au-dessus a témoigné de l’infertilité, et après l’adoption légale d’un enfant, la femme est enceinte.

6. Les deux conjoints du couple sont des paysans ou des habitants des zones frontalières ayant un seul enfant.

7. Un des deux conjoints travaille depuis cinq ans d’affilée dans une mine ou en eau profonde et occupe toujours ce poste.

8. L’expertise d’un pédiatre, effectuée à l’échelon de la préfecture ou au-dessus, témoigne que le premier enfant est handicapé et sera incapable de travailler normalement une fois adulte.

9. Les cas se conforment aux lois et règlements spéciaux.

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