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Le blog de Xiu
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7 avril 2009

L’Anhui du Sud dans toute sa splendeur Le mont

L’Anhui du Sud dans toute sa splendeur

Le_mont_Jiuhua_en_automne

Le mont Jiuhua en automne

Histoires du passé ou qui s’écrivent au quotidien, de même que paysages d’une beauté inégalée, voilà ce que cette région offre à quiconque s’y attarde pour quelques jours, en espérant y rester pour toujours.

Située au centre de la Chine de l’Est, la province de l’Anhui, s’enorgueillit d’offrir les paysages naturels parmi les plus sensationnels du pays. C’est également le lieu d’origine d’auteurs et de savants comptant parmi les plus illustres de la Chine. L’Anhui du Sud, qui se trouve au sud du fleuve Yangtsé, présente la quintessence de la beauté de la nature et de la culture fascinante de la province.

Le mont Jiuhua

Situé dans le territoire relevant de la ville de Chizhou, le mont Jiuhua est l’un des quatre principaux sanctuaires bouddhiques de la Chine. Ses neuf pics ont inspiré son nom initial (Jiuzi), ce qui signifie neuf enfants. Le poète Li Bai de la dynastie des Tang (618-907) a été tellement captivé par la position en forme de lotus de ses pics gracieux qu’il les a immortalisés dans ce vers : « Le mont des dieux est en train de fleurir. » Depuis lors, ce mont a été appelé Jiuhua (neuf fleurs).

Quel que soit l’endroit où l’on se trouve, le mont présente des panoramas de crêtes abruptes voilées de brume, de fosses aux profondeurs insondables et à la végétation dense, de ruisseaux aux eaux murmurantes et de rochers aux formes grotesques. Le mont Jiuhua compte un millier d’inscriptions plus que millénaires de personnalités. Selon les gens, au moins une figure historique a foulé chacun des rochers de ce mont.

Le_temple_Tiantaichan

Le temple Tiantaichan, dans le mont Jiuhua

Les monastères nichés par grappes dans les replis de ce mont font entendre le tintement de leurs cloches et le murmure inlassable des récitations des canons bouddhiques. Durant son apogée, le mont Jiuhua a été le site de 300 à 400 sanctuaires bouddhiques et a reçu plus de pèlerins que tout autre sanctuaire bouddhique de la Chine. Aujourd’hui, ce mont compte encore 99 temples, et chacun recèle des trésors de reliques culturelles des dynasties passées, notamment des transcriptions de soutras, des édits impériaux et des inscriptions d’empereurs.

Le lien du mont Jiuhua avec le bouddhisme a commencé avec Kim Kyo Gak, incarnation du bodhisattva Ksitigarbha et prince de Silla, un royaume de la péninsule de Corée (Ier s. av. J.-C. – Xe s. apr. J.-C.), qui a été pendant un certain temps un État vassal des Tang. Né en 696, Kim Kyo Gak était un enfant intelligent et appliqué qui est devenu un jeune homme d’une beauté physique extraordinaire. Dédaignant les plaisirs sensuels et les luttes de pouvoir dans lesquels se complaisaient ses pairs, Kim s’est consacré entièrement aux études bouddhiques. À 24 ans, en compagnie de son chien, il est monté à bord d’un bateau, et six mois plus tard, il est arrivé dans l’empire des Tang.

Avant de se rendre au mont Jiuhua, Kim avait voyagé partout en Chine pour y découvrir des montagnes et rivières d’une grande beauté. Dans un village situé sur le versant nord du mont, il a rencontré un vieillard généreux du nom de Wu Yongzhi. Ce dernier lui a fourni le gîte et le couvert et l’a présenté à Min Gong, propriétaire du mont Jiuhua. Quand Kim a imploré Min Gong de lui céder une parcelle de terrain de la taille de sa robe pour y construire un abri, Min Gong a accepté et lui a dit : « Choisissez l’endroit que vous voulez. » Kim a alors lancé sa robe dans les airs et elle s’est élargie pour couvrir tout le mont. Ébloui par cette présentation de magie, Min Gong s’est prosterné devant le moine, lui a offert tout le mont et même son propre fils, comme gardien. Peu après, Min Gong s’est converti au bouddhisme. Des sanctuaires en l’honneur du bodhisattva Ksitigarbha sont souvent flanqués de ceux consacrés à Min Gong et à son fils, connu sous le nom de moine Daoming.

Au moment où il a été donné à Kim Kyo Gak, le mont Jiuhua était une région sauvage. Après avoir effectué une étude détaillée de la topographie du mont, Kim s’est finalement installé dans une grotte faisant face à l’est.

En 794, le 30e jour du septième mois du calendrier lunaire (Kim avait alors 98 ans), il a convoqué ses disciples et leur a dit : « Veuillez me dire au revoir. J’entreprends un voyage difficile sur un véhicule du dharma », et il a alors atteint le nirvana. À ce moment-là, une cascade de roches a dégringolé du mont, la cloche du temple est tombée, muette, sur le sol. Le corps de Kim Kyo Gag a été placé en position assise dans un caisson en pierre. Trois ans plus tard, quand le cercueil a été ouvert, il semblait toujours vivant. Quand on touchait le corps, il émettait un bruit de métal, ce qui a convaincu les moines locaux que Kim Kyo Gak avait vraiment été l’incarnation du bodhisattva Ksitigarbha.

L’aura mystique du mont Jiuhua a été renforcée par 14 autres exemples de restes intacts de moines et de nonnes de grande importance. Diverses explications scientifiques et religieuses ont été données pour ce phénomène, mais aucune ne s’est avérée concluante.

En plus de ses pics et de ses cours d’eau, les paysages de ce mont incluent une mer de nuages, des levers de soleil inoubliables et des forêts de givre. Profiter de tout ce que ce mont peut offrir prendrait plusieurs jours, voire des semaines.

Les_monts_Huangshan

Les monts Huangshan dans la mer de nuages

Les monts Huangshan

À l’origine appelés Yishan, les monts Huangshan tirent leur nom de l’empereur Jaune, l’ancêtre légendaire du peuple chinois que l’on dit être monté au ciel à partir du sommet de ces monts. Depuis des siècles, ces derniers ont servi d’inspiration à des peintres et à des auteurs, et ils sont le thème de chefs-d’œuvre artistiques. Xu Xiake (1586-1641), géographe et explorateur de la dynastie des Ming, en a fait l’éloge en disant qu’ils surpassent touts les autres du pays, y compris les cinq montagnes sacrées (Hengshan, Taishan, Huashan, Songshan et Hengshan).

Inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco et faisant partie du réseau des géoparcs du monde, les monts Huang-shan offrent à longueur d’année une succession de paysages fascinants. Les essayistes les plus éloquents sont restés bouche bée devant leur beauté et ils ont captivé les voyageurs les plus aguerris.

Le district de Yixian

Les villages de Xidi et Hongcun, deux sites du patrimoine mondial, se trouvent dans le district de Yixian, sur les versants sud des monts Huangshan. Dans des centaines de hameaux du secteur se dressent plus de 3 700 bâtiments bien préservés des dynasties des Ming et des Qing.

rue_de_Xidi

Une rue de Xidi

Les gros villages de Yixian sont généralement l’habitat d’un seul clan familial. Par exemple, les résidants du village de Xidi appartiennent au clan des Hu, et ceux du village de Hongcun, à la famille des Wang. Au cours des fréquentes périodes de guerre qui ont eu lieu en Chine, de nombreuses familles ont trouvé refuge à Yixian. Les terres arables limitées de ce district montagneux étant insuffisantes pour soutenir l’afflux des personnes déplacées, beaucoup de gens de cet endroit ont quitté la maison dès 12 ou 13 ans pour chercher fortune dans d’autres parties du pays, ou même à l’étranger. Ces derniers forment l’avant-garde de l’expédition des négociants perspicaces de l’Anhui qui se sont taillé une place dans l’histoire du commerce de la Chine.

Ces aventuriers du commerce sont rarement revenus, mais ils ont souvent envoyé des fonds à leur famille, ce qui leur a permis de construire des maisons somptueuses pour faire rejaillir l’honneur sur la famille et rendre hommage à leurs ancêtres.

À Yixian, les bâtiments civils ont tous des murs blanchis à la chaux et des toits de tuiles foncées. Ces coloris sont une réminiscence de l’époque féodale, alors qu’il était interdit aux gens du commun d’avoir des maisons décorées de motifs colorés. Ces communautés paisibles de résidences en blanc et noir fournissent un décor parfait pour leur environnement de montagnes verdoyantes et de ruisseaux aux eaux claires.

Les bâtiments locaux se distinguent par leurs murs latéraux sans fenêtres et des petites cours intérieures. Bien qu’ils soient des pare-feu efficaces et de bons moyens de dissuader les voleurs, ces murs bloquent la lumière du soleil et la ventilation. Par conséquent, les patios sont devenus une autre caractéristique des résidences de Yixian, car le ciel au-dessus de ceux-ci était souvent le seul accès au monde extérieur pour les femmes bien nées qui, sous les régimes féodaux, étaient confinées dans leurs quartiers, de même que pour les épouses âgées des hommes d’affaires de Xixian, qui restaient toujours seules à la maison.

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Le village de Hongcun

Par tradition, les habitants de l’Anhui accordent la priorité ultime à l’éducation des enfants. Un dicton populaire qui, avec d’autres sentences parallèles, décore couramment les maisons locales, nous le fait découvrir : « Avoir un enfant sans instruction n’est pas mieux que de garder un cochon ». Il y a plus de 1 000 sentences anciennes à Yixian, et la plupart portent sur les thèmes suivants : frugalité, diligence, piété filiale et clémence. Elles représentent les valeurs essentielles de plusieurs générations d’habitants de cet endroit.

Le village de Hongcun est l’une des quelques collectivités en Chine à avoir été aménagées le long d’un système d’aqueduc artificiel. Toutes ses maisons se dressent près de fossés ou de sources qui s’entrelacent comme un labyrinthe. Vu d’en haut, le village ressemble à un bœuf, sa tête est un monticule, ses cornes, des bois, son corps, la série de bâtiments, et ses pattes, les quatre ponts du village.

Le district de Shexian

Lorsqu’il était connu sous son nom initial de Huizhou, Shexian était un centre politique, culturel et financier de la région. Avec ses ponts anciens, ses tours, ses pavés et ses portails en grande partie intacts, la vieille partie se dresse dans la zone du centre-ville du chef-lieu du district. Les portails en pierre sont une caractéristique architecturale de l’Anhui. Celui qui commémore Xu Guo (1527-1596), un fonctionnaire originaire de l’endroit et un lettré devenu fonctionnaire de la dynastie des Ming (1368-1644), se distingue par sa structure ressemblant à une tour. Le portail est fabriqué de gros morceaux de pierre ne pesant pas moins de quatre à cinq tonnes chacun. Chaque surface porte des gravures de motifs complexes ayant une connotation de bons présages.

La rivière Xin’an, qui traverse Shexian, a été comparée à une galerie de peintures de paysage. Tout le long de son cours, on peut admirer des chaînes de montagnes qui ondulent, des maisons dispersées çà et là, des moulins et des vergers qui, juxtaposés au paysage d’eau, ressemblent à une série d’images de cartes postales.

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Le temple des Ancêtres de la famille Hu à Longchuan

Le district de Jixi

Ayant une histoire de 1 470 ans, la ville de Jixi, le chef-lieu, couvre une superficie 1 126 km2 et abrite une population de 180 000 habitants. À quarante minutes de la rivière Xin’ an, la ville est le berceau de la cuisine de l’Anhui et de nombreux personnages remarquables. Parmi ces derniers, il y a Hu Xueyan, magnat légendaire de la dynastie des Qing dont l’histoire de la réussite spectaculaire a inspiré beaucoup de livres et de pièces de théâtre.

La famille Hu a vécu dans le village de Longchuan, à 12 km du centre-ville de Jixi. Niché entre le pic du Dragon, à l’est, le pic du phénix, à l’ouest, la rivière Dengyuan, au nord, et le mont du Cheval céleste, au sud, le village occupe un emplacement favorable selon le feng shui. Les habitants de l’endroit attribuent à la bonne localisation du village la prospérité de famille Hu. Au cours de différentes dynasties, des dizaines de membres de cette famille ont occupé des fonctions importantes au sein du gouvernement. Plus encore, ils ont obtenu des succès scolaires en réussissant les examens impériaux à l’échelon régional et national. Des 14 portails érigés en leur honneur, ceux construits en 1562 en hommage aux ministres Hu Fu et Hu Zongxian de la dynastie des Ming sont les deux seuls qui se dressent encore. L’entrée du village est une véritable scène de la sculpture classique sur pierre de l’Anhui.

Le temple des Ancêtres est le cœur de tout vieux village. Celui de la famille Hu a été construit durant la dynastie des Song (960-1279) et a été agrandi pendant le règne de l’empereur Jiajing (1522-1566) des Ming. Le panneau accroché dans la salle principale du temple porte l’inscription personnelle du prince Guangze, l’oncle de l’empereur Jiajing. Elle est datée de 1547.

Le temple abrite une présentation splendide de gravures sur brique et sur pierre, des peintures et 600 gravures sur bois enchâssées. On trouve encore 48 des 100 panneaux originaux ornés de motifs floraux, par exemple, sur 20 panneaux, il y a des fleurs de lotus finement ciselées et des descriptions de la vie aquatique et des volailles d’eau. Aucune des feuilles de lotus ne ressemble à une autre. Certaines se fanent sous le soleil étouffant, d’autres ploient sous la pluie et le vent, alors que d’autres encore replient leur extrémité sous le froid du petit matin. Les éléments de chaque image se combinent pour exprimer de bons souhaits. Par exemple, en combinant lotus (he) et crabe (xie) on obtient hexie, ou harmonie en chinois.

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Nuage dans la gorge du mont Zhangshan

La gorge du mont Zhangshan, une zone écologique modèle des monts Dazhang approuvée par l’ONU, se trouve à 10 km du village de Longchuan. Zhang-shan était autrefois la ligne de démarcation entre les royaumes de Wu et de Yue qui se sont livré la guerre au cours de la période des Printemps et Automnes (770 – 476 av. J.-C.). L’ancienne route Anhui-Hangzhou, foulée pendant des millénaires, serpente encore dans la vallée. Parmi ceux qui l’ont empruntée, on compte Wang Hua, chef d’un soulèvement paysan durant la dynastie des Sui (589-618), Hu Xueyan, un ploutocrate ayant un titre officiel (un honneur rare pendant les périodes impériales, alors qu’on regardait les marchands avec condescendance), et le renommé philosophe et auteur moderne Hu Shi. Leur héritage est encore chéri aujourd’hui.

Pour les amateurs de paysages splendides et pour les fervents de l’histoire actuelle et passée, l’Anhui du Sud est l’endroit rêvé.

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