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16 juin 2008

Qi Peng, artiste du lavis

L_artiste_Qi_Peng

L’artiste Qi Peng

Qi Peng a redonné vie à la peinture au lavis. De renommée internationale, cette artiste est aujourd’hui l’une des plus douée de sa génération. Dans un monde d’hommes, elle a su imposer son style et sa vision.

QI Peng est en pleine réflexion. Elle entame une série de peintures au lavis dédiée aux Jeux olympiques. Mais elle craint de ne pas réussir à exprimer l’héroïsme et le dynamisme des athlètes. Devant la feuille blanche, elle se parle à elle-même : « Peut-être faut-il employer d’autres techniques, comme par exemple l’huile ou bien des matériaux composites. »

Ancienne technique traditionnelle de la peinture chinoise, le lavis a plus de 1 300 ans. Cette technique nécessite de l’encre de Chine diluée à l’eau, un pinceau et du papier xuan (papier excessivement fin). Le dessin est généralement noir et blanc. Pendant longtemps, le lavis a été considéré comme le reflet d’une pensée inspirée de la philosophie chinoise et comme l’expression de l’esthétique des anciens.

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L’exposition de lavis Trait de caractères de Qi Peng au Today Art Museum

De nos jours, le lavis connaît une révolution dans sa forme et dans son contenu. Les peintres veulent refléter dans leurs œuvres la vie moderne et imprimer leur style personnel.

Qi Peng n’est pas pionnière dans cette révolution, mais elle cherche toujours la technique la plus appropriée au sujet de son œuvre.

Qi Peng a découvert le lavis à l’âge de 16 ans. Elle s’est révélée talentueuse, malgré ses débuts tardifs. Ayant grandi dans un village de montagne, elle excelle dans la peinture de paysage. Elle ne tarde pas à se faire remarquer et à récolter de nombreux prix. Grâce à ses talents, elle entre dans le groupe d’artistes de la province du Hebei. À 21 ans, elle remporte avec son œuvre Shanxiang mingzhu (Perle du village montagnard) le premier prix d’un concours provincial ; les deux années suivantes, elle décroche dans sa province le prix d’excellence avec son Jinqiao (Pont d’or), puis à nouveau le premier prix avec sa Yueshang dongshan (Lune montante gravissant la montagne). En 1984, elle décide de quitter un emploi bien rémunéré pour entrer à l’Institut central des Beaux-Arts de Chine afin de poursuivre ses études sur la peinture traditionnelle chinoise. D’après son professeur d’université : « Elle a beaucoup de talent. Sa reproduction d’une peinture de Li Keran ressemble particulièrement à l’original. »

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Zhouji wuyan tongtianwai (Le bateau silencieux amarré près du temple Tongtian) 68x70cm

Un jour, Li Keran, grand maître du lavis, a visité une exposition d’étudiants. Il s’est arrêté sur les quatre œuvres de Qi Peng, intitulées Taihang fengqing zuhua (Série de dessins sur le vif aux montagnes Taihang). « Ces peintures possèdent de l’entrain et de l’énergie, elles ne semblent pas être le fruit d’une femme. Où trouves-tu la façon de dessiner cet arbre comme ça ! », s’est-il exclamé.

Grâce aux enseignements de Li Keran, He Haixia, Jia Youfu, Zhang Ping, Wang Yong et Huang Runhua, la technique de Qi Peng a atteint un haut niveau de perfection. En 1992, son œuvre Secai • xuanlü • yuezhang (Couleur • Mélodie • Chapitre de la musique) remporte le prix d’excellence dans un concours de peinture au lavis au Canada. En 1993, elle organise sa propre exposition de lavis au Musée des Beaux-Arts de Chine et au Musée de la Révolution de Chine. En 1994, elle est invitée à participer à une exposition aux États-Unis où elle obtient le prix de « Création artistique orientale ». En 1995, Taihang fengqing et Tongnian canlan (Brillance d’enfance) ont figuré à une exposition internationale des beaux-arts.

Tangting__La_montagne_Tangting__68x170cm
Tangting (La montagne Tangting) 68x170cm

Or, au moment où sa renommée ne cesse de grandir, elle décide une nouvelle fois de changer le cours de sa vie. Ce n’est qu’après onze années que Qi Peng réapparaît, avec de nouvelles œuvres, et en poche, une maîtrise MBA, un doctorat en philosophie et des études post-doctorales en psychologie sociale à l’Université du peuple de Chine. « Avant, j’appréciais l’esthétique du lavis, maintenant je cherche à en approfondir le sens », explique-t-elle.

En 2006, elle a présenté deux œuvres : la première intitulée Renge fuhao (Trait de caractères) et la deuxième Nanxing de mianju (Masque des hommes).

Qi Peng s’est inspirée du structuralisme pour ses lavis. Selon trois critères – la lumière, l’ombre et la ligne –, elle a défini 121 portraits qui renvoient à différents traits de caractères ou différentes humeurs des Chinois. Le but est de déceler à travers chacun d’eux l’âme, le « trait » commun des Chinois. Un visage Jiaolüzhe (Anxieux) présente des lignes aussi emmêlées qu’un écheveau, chaque grain de sa peau dégage de l’inquiétude. Un autre, Youyuzhe (Triste), d’après son regard et ses cheveux désordonnés, révèle en revanche une beauté féminine.

Au cours des 1 300 ans d’histoire du lavis, les portraits d’individus ont été innombrables, mais peu ont su décrire aussi profondément l’émotion, la nature humaine et la psychologie des gens. Qi Peng a comblé cette lacune avec sa série Renge fuhao.

Ce thème lui est venu de ses onze années d’études. Elle a fait une thèse sur la nature humaine, la personnalité, l’identité de Beijing et l’esprit des Chinois. Sa thèse a été récompensée par le prix d’excellence de l’Université du peuple de Chine et par la médaille d’or de la thèse d’État. Elle dirige ensuite une thèse post-doctorale avec une bourse du ministère chinois de l’Éducation et une autre thèse subventionnée par le Xe Plan quinquennal d’État. Elle a aussi participé au 34e Congrès mondial de sociologie et au 28e Congrès international de psychologie.

Tianguo_xuanl____La_m_lodie_du_paradis___68x70cm
Tianguo xuanlü ( La mélodie du paradis ) 68x70cm

La sociologie et la psychologie l’ont rendue sensible à la place de la peinture traditionnelle chinoise dans le monde, ainsi qu’aux conditions de vie et problèmes sociaux des Chinois. Par la peinture au lavis, elle veut révéler l’âme des gens. Après avoir enquêté dans la société chinoise, Qi Peng pense que la psychologie des Chinois est problématique ; celle-ci se ressent dans l’action et la pensée même des Chinois.

En 2007, son exposition Qi Peng – Trait de caractères et les anciens villages chinois a été présentée au Musée des Beaux-Arts du Hebei, à celui du Shanxi, au Centre d’exposition du Heilongjiang et à la foire du Shandong. Cette exposition s’est vue décerner le prix des organisations internationales. La renommée de Qi Peng la classe aujourd’hui parmi « les cent peintres chinois les plus influents ».

Actuellement, elle est en train de préparer sa prochaine exposition qui aura lieu en août. Outre les thèmes sur le « Trait de caractères » et les « Anciens villages chinois », elle en lancera un troisième sur les « Paysages humains ». 

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