Xi’an, une ville historique

La tour de la Cloche, un bâtiment historique symbolique de Xi’an

Il faut aller à Beijing pour connaître l’époque chinoise contemporaine, à Shanghai pour découvrir le nec plus ultra de la modernité et à Xi’an (province du Shaanxi) pour entrer en contact avec la civilisation cinq fois millénaire de la Chine. Au cours des trois dynasties les plus puissantes de l’histoire de Chine – Qin (221-206 av. J.-C.), Han (202 av. J.-C.-220) et Tang (618-907) – Xi’an a toujours occupé une place importante.

Quand on regarde Xi’an sur la carte de la Chine, on peut presque considérer que cette ville est au milieu du pays. En plus, on dit que la quasi-totalité des chaînes de montagnes de la Chine du Centre partent de la chaîne des Qinling, près de Xi’an, située dans le bassin du cours moyen du fleuve Jaune, le deuxième plus grand fleuve de Chine. Chanceuse dès sa fondation ou favorisée par une coïncidence historique, Xi’an a été la capitale de treize dynasties impériales. Sans exception, chacune de ces dynasties a connu une prospérité de plusieurs siècles.

Trois fois millénaire, dès la dynastie des Qin, Xi’an était déjà réputée tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Selon certains livres historiques, les gens de cette époque étaient habiles à commercer. Leurs caravanes ont laissé des traces en Chine de l’Est et du Centre, et même plus loin dans les anciennes contrées arabes, grecques et romaines. La route de la Soie, la voie commerciale la plus connue durant la dynastie des Han, a été formée dans ce contexte. La prospérité de Xi’an a atteint son apogée vers le VIIe siècle, et avec son million d’habitants, cette ville était alors la plus populeuse du monde. Ainsi, elle était une métropole internationale où affluaient les commerçants arabes, indiens, européens, japonais et coréens. On dit que, chaque jour, au moins 4 000 diplomates et autres officiers étrangers se trouvaient dans la ville, et que le nombre des étudiants étrangers pouvait atteindre 100 000. Avec la chute de la dynastie des Tang, cette ville, jadis prospère, a connu le déclin.

Rangées de soldats dans la fosse N° 1 du Musée des guerriers et chevaux en terre cuite de l’empereur Shi Huangdi de la dynastie des Qin

Aujourd’hui, Xi’an semble un peu vieillie, mais une riche culture y subsiste encore. Les habitants de Xi’an aiment toujours manger des yangrou paomo (galettes émiettées dans un bouillon de mouton) et chanter le Qinqiang (un opéra local de la dynastie des Qin). De plus, la ville s’enorgueillit de posséder les attractions suivantes : les remparts des Tang les mieux conservés en Chine; le tombeau de l’Empereur Jaune (l’ancêtre mythique de la nation chinoise); le tombeau de Shi Huangdi (dynastie des Qin), à la fois mystérieux et somptueux. Dans les environs de la ville, on dénombre également une trentaine de tombeaux des empereurs des Tang et des Han, y compris le tombeau Changling de l’empereur Gao Zu de la dynastie des Han et le tombeau de Wu Zetian, l’unique impératrice de Chine.

Les remparts anciens de Xi’an sous la brume matinale	Des touristes s’essaient à la conduite d’un tricycle sur la terrasse des remparts de Xi’an.

Les gens de Xi’an éprouvent toujours un sentiment particulier pour l’histoire. On dit que leur caractère franc et ouvert ne date pas d’hier, probablement de la dynastie des Qin. Un historien, qui fait des recherches depuis des années sur les guerriers et les chevaux en terre cuite de cette dynastie, affirme que, vaillantes et courageuses, les armées de cette époque étaient la garantie que cette dynastie allait pouvoir réaliser l’unification de la Chine. D’après les rares archives, ces soldats des Qin étaient braves sur les champs de bataille et n’hésitaient pas à couper la tête des ennemis pour obtenir des grades supérieurs et s’enrichir.

Des employés du Musée de la forêt de Stèles estampent une inscription lapidaire pour en prendre l’empreinte sur papier.	Des touristes achètent des reproductions de guerriers et de chevaux en terre cuite.

--Visiter Xi’an

Le Musée d’histoire de la province du Shaanxi

C’est une construction du style des Tang où l’on peut découvrir l’histoire et la culture du Shaanxi. Le musée abrite plus de 400 fresques déterrées des tombeaux des Tang, dont Maqiu tu (Polo), et Shoulie chuxing tu (Départ pour la chasse), toutes deux considérées comme des trésors nationaux.

Heure d’ouverture : 8 h 30 à 18 h 30 (en été); 9 h à 17 h (en hiver).
Prix d’entrée : 35 yuans/pers. On doit ajouter 200 yuans/pers. si l’on veut visiter l’exposition des fresques du tombeau des Tang, les objets les plus précieux de ce musée.

La pagode de la Grande Oie et la pagode de la Petite Oie

Ce sont deux symboles importants qui se dressent depuis la dynastie des Tang. Située au temple Ci’en (4 km à l’extérieur de la porte Heping) et vieille de 1 300 ans, la pagode de la Grande Oie est empreinte des couleurs du bouddhisme indien. Au premier étage, des deux côtés de la porte Sud, on trouve deux stèles encastrées dans le mur. L’une est gravée de la préface que Tai Zong, empereur de la dynastie des Tang, a écrite en 648 pour les livres canoniques traduits par le célèbre moine chinois Xuan Zang. L’autre est gravée d’un écrit de Gao Zong, empereur de la même dynastie. Ces deux stèles sont importantes pour l’étude de la calligraphie, de la peinture et de la gravure de l’époque des Tang. Pour ce qui est de la pagode de la Petite Oie, elle se trouve au temple Jianfu, dans la ville même de Xi’an. Elle a été construite plus tard que l’autre pagode. Aujourd’hui, on conserve encore dans le temple une grande cloche en fer pesant plus de 10 tonnes et coulée en 1192, durant la dynastie des Jin.

Les remparts

Situés au centre de la ville de Xi’an, les remparts ont une hauteur de 12 m. Leur largeur est de 18 m à la base et de 15 m dans le haut. D’une longueur totale de 11,9 km, ces remparts sont les plus complets et les mieux conservés de tous les remparts chinois de l’Antiquité. Ils ont été construits vers 1370, sur les fondations de la cité impériale de la dynastie des Tang. Ils comportent une série d’installations militaires pour la défense qui permettent de découvrir concrètement les moyens utilisés en temps de guerre, ainsi que la construction urbaine et l’art architectural des temps anciens.

La forêt de Stèles

Située sur la rue Sanxue et ayant été aménagée en 1087, la forêt de Stèles en regroupe 2 300. Non seulement cette forêt fait partie du patrimoine de l’art calligraphique de la Chine ancienne, mais en plus, elle réunit les textes des classiques et des dessins gravés de cette époque.

Le Tombeau de l’empereur Shi Huangdi des Qin et le Musée des guerriers et chevaux en terre cuite

Le tombeau de l’empereur Shi Huangdi se trouve à Lintong, à 30 km de Xi’an. Monté sur le trône à 13 ans (247 av. J.-C.), Shi Huangdi a pris le pouvoir à 23 ans. Il a mis dix ans pour achever l’unification de la Chine. Adossé au mont Lishan et faisant face à la rivière Weishui, ce tombeau comprend un tumulus gigantesque et particulièrement impressionnant. Dans le monde, c’est le tombeau de rois et d’empereurs ayant la plus grande envergure, la structure la plus originale et le contenu le plus riche. En réalité, c’est un palais souterrain de luxe. D’après certaines archives historiques, ce tombeau comporte divers palais qui abritent quantité de trésors rares. Tout autour du tombeau sont disposés différentes tombes et fosses d’accompagnement; on en a découvert plus de 400 jusqu’à présent.

Des personnes âgées prennent le frais dans l’embrasure d’une porte des remparts de la ville.

Le Musée des guerriers et chevaux en terre cuite est situé à 1,5 km à l’est du tombeau de Shi Huangdi, et il est construit à l’emplacement d’une fosse d’accompagnement. On a découvert trois fosses de ce genre jusqu’à maintenant. Celles-ci sont situées à l’est et reproduisent la forme du caractère chinois «Æ·». On y a déterré quantité d’objets en terre cuite, dont environ 7 000 statues, des chevaux, des chariots de combat et des armes, le tout représentant le plus haut niveau de la sculpture des Qin. Le travail titanesque qui a été requis pour la construction du tombeau de cet empereur a duré 39 ans et a mobilisé 700 000 personnes. Pour le protéger contre le pillage, on a utilisé un grand nombre d’armes cachées. Dans le tombeau, pour imiter les rivières, les fleuves et l’immensité de la mer, on y a coulé du mercure. Les sites déterrés ne constituent qu’une petite partie des alentours de ce tombeau d’empereur. Il garde encore presque tout son mystère.

Transport. Sur la place de l’Est, devant la gare de Xi’an, on peut prendre l’autobus no 5, une navette spéciale qui va à ce musée. En voiture, il faut prendre l’autoroute Xi’an–Lintong (péage : 10 yuans par voiture). Le trajet est de 35 km.
Heure d’ouverture du musée : 7 h 30 à 18 h.
Prix des tickets :
Tombeau : 25 yuans/pers.
Musée des guerriers et des chevaux en terre cuite : ticket incluant visite du tombeau et du musée, 90 yuans /pers. en haute saison (1er mars à la fin de novembre); 65 yuans/pers. en basse saison. Frais de guide touristique : 30 yuans.

Vue nocture de la pagode de la Grande Oie	Li Mei, une des quatre actrices célèbres du Qinqiang, durant le numéro intitulé Cracher du feu, un spectacle extraordinaire.

Le tombeau Qianling

Dans ce tombeau sont enterrés Gao Zong, empereur des Tang, et sa femme, Wu Zetian. Ce tombeau se trouve au mont Liangshan, dans le district de Qianxian, à 85 km à l’ouest de Xi’an. Parmi les 18 tombeaux impériaux des Tang, c’est le seul à ne pas avoir été pillé. S’étendant sur une superficie de 2,4 km2 à l’intérieur de la montagne, ce tombeau a une envergure grandiose et impressionnante.

Autrefois, il possédait 378 palais ou salles, mais après des années de troubles et de guerres, il ne reste que des sculptures en pierre et des stèles, encore admirables. Son art sculptural consomme a une haute valeur historique. Dans un rayon de 5 km du tombeau Qianling, on aperçoit également quelques tombeaux de princes et de princesses; de tous les tombeaux déjà découverts, celui du prince Yi De est le plus élevé dans la hiérarchie. La fresque dans la tombe du prince Zhang Huai est extrêmement raffinée. Un musée se trouvant dans la tombe de la princesse Yong Tai expose plus de 4 000 objets du tombeau Qianling.

Le tombeau Zhaoling

Situé au mont Jiuzong (district de Liquan, à 60 km au nord-ouest de Xi’an), le tombeau de Li Shimin, empereur de la période prospère de la dynastie des Tang, est l’un des tombeaux impériaux les plus grands du monde; il couvre 20 000 ha. Devant le tombeau comme tel, six bas-reliefs très connus présentent des chevaux. À proximité, on peut visiter le Musée du tombeau Zhaoling.

Le temple Famen

Situé à 120 km de Xi’an, le temple Famen (appelé, à l’origine, temple Ayuwang) est un temple bouddhique ancien. Il a la réputation d’être l’« ancêtre des pagodes et des temples du bassin de la rivière Wei ». Une pagode qui s’y trouve abrite des reliques véritables de Sakyamuni. Lors de la réparation de cette pagode, en 1986, on a découvert un palais souterrain de la dynastie des Tang et on a déterré quatre os de doigt de Sakyamuni et beaucoup d’objets précieux des Tang.

La chute Hukou

Située à 230 km de Xi’an, cette chute est considérée comme la deuxième plus grosse de Chine et son dessin figure sur l’ancien billet de 50 yuans. À cet endroit, la partie supérieure du cours du fleuve Jaune, particulièrement houleux et large de 400 m, se réduit soudainement à 40 m et se jette dans une fosse profonde de 40 m et longue de 5 km. Ce phénomène produit un grondement retentissant. De loin, on peut apercevoir le nuage d’eau produit par cette chute.

--Se divertir à Xi’an

Le Qinqiang

C’est un opéra local de la province du Shaanxi qui garde encore quelques airs du royaume Qin de l’époque des Royaumes combattants (475 av. J.-C. – 221 av. J.-C.). C’est un amalgame d’airs militaires et pathétiques, rarement vu dans d’autres styles de chants. Le Qinqiang est tellement caractérisé par des chants retentissants et rustiques qu’on le nomme « l’ancien rock-and-roll de Chine ». Pour assister au Qinqiang, il faut aller au théâtre Yisu qui se trouve sur la rue Xiyi, à Xi’an.

--Manger à Xi’an

Les gens de Xi’an aiment manger les mets suivants : viande de mouton et aliments à base de farine; galette émiettée dans le bouillon de mouton; galette au sésame farcie de viande; petit pain farci à la viande de porc avec un peu de bouillon à l’intérieur; et liangpi (une sorte de nouilles préparées avec de la pâte de sésame et des condiments aux piments). Ce sont les plats les plus connus.

Spécialités locales offertes en libre-service. On peut se rendre au restaurant Wuyi ou au Restaurant de Xi’an, situés sur Dongdajie, pour y découvrir une centaine de spécialités locales. Cependant, il vaut mieux éviter le moment du déjeuner, alors que les restaurants sont toujours bondés.

Préparation des yanrou paomo, des galettes émiettées dans un bouillon de viande de mouton ou de bœuf -----------------

La galette émiettée dans un bouillon de mouton ou de bœuf. Situé sur la place de la Tour de la Cloche, le restaurant Tongshengxiang est l’une des vieilles enseignes de Xi’an. À ce restaurant, ce met a une histoire de 70 ans. La viande de mouton, très tendre, est marinée d’une façon spéciale qui lui donne une odeur appétissante, même pour les gens qui n’aiment pas le mouton. Selon la tradition, avec nos mains, on coupe la galette en morceaux de moins de 1 cm2. Ce restaurant est aussi très connu pour son mouton à la marmite et son pain feuilleté frit ou aux fruits séchés. Les liangpi y coûtent seulement 3 yuans.

Les nouilles Saozi de Qishan. Cette recette de nouilles remonte à la dynastie des Qing. Le restaurant Pangsao de Qishan se trouve au 3, rue Anban, dans le quartier de la forêt des Stèles. Le prix d’un bol de nouilles est de 6 yuans environ.

Le petit pain farci avec un peu de bouillon à l’intérieur. Caractérisé par une pâte très mince, une viande tendre et un bouillon frais, le petit pain de ce genre préparé par le restaurant Jiasan est toujours apprécié. Ce restaurant se trouve au 121, Xiduan, dans le quartier Xiyangshi, à Xi’an.

Les liangpi. Parmi la variété de spécialités locales du Shaanxi, les liangpi sont parmi les plus appréciées. On propose aux touristes d’aller les déguster dans une rue du quartier musulman, situé à quelque 100 m à l’ouest de la tour de la Cloche.

La galette au sésame farcie à la viande. À Xi’an, la galette la plus connue dans cette catégorie est celle fabriquée par le restaurant Fan, au 45, rue Zhubashi.

Le banquet de jiaozi (un genre de raviolis). C’est aussi l’une des spécialités de Xi’an. Pour se régaler de ce mets, il faut aller au restaurant de jiaozi qui se trouve sur la rue Jiefang ou au restaurant Defachang, dans les environs de la tour de la Cloche.

--Se loger à Xi’an

Le petit pain farci avec un peu de bouillon à l’intérieur, préparé par le restaurant Jiasan, est l’une des spécialités gastronomiques de Xi’an.

Auberge internationale de jeunesse de la tour de la Cloche

Les chambres sont propres et décorées selon les standards d’un hôtel 3 étoiles. Chambre standard : 180 yuans/chambre; chambre à plusieurs lits : 20 à 50 yuans/lit. Adresse : 1, Beidajie, Xi’an. Tél.: (029) 8723 3005 (029) 8723 1203

Auberge internationale de jeunesse Fenghe de Xi’an

Prix pour les non-membres : 40 yuans/lit. Adresse : 11, Fenghe, Xi’an.

Tél. : (029) 8624 0349

Hôtel Royal Garden Xi’an (4 étoiles)

Prix préférentiel de la chambre standard : 680 yuans (petit déjeuner non inclus). Adresse : 334, Dongdajie, Xi’an. Tél. : (029) 8769 0000

Grand Hôtel de la tour de la Cloche (3 étoiles)

Il est situé sur la place de la Tour de la Cloche, dans un quartier animé où le transport est facile. Prix de la chambre standard : 158 yuans (prix incluant une remise, mais le petit déjeuner n’est pas inclus). Tél. : (029) 8727 5018

Big-bisous à toutes et à tous. @+Domi&Xiu.

Comments

[francoisehavan]

et le tibet ?