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Le blog de Xiu
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26 novembre 2007

À propos de la pension de retraite

Subvenir aux besoins des personnes âgées est la préoccupation constante de la quasi-totalité des pays. Pour la Chine, un pays en développement, ce problème est encore plus épineux.

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Il y a de plus en plus de personnes âgées qui touchent une pension de retraite du système public d’assurance-vieillesse, et le déficit des comptes publics augmente dans la même proportion. Dans ce con-texte, de plus en plus de jeunes se rendent compte de la pression qu’ils auront pour accumuler leur pension de retraite.

Les préoccupations sur la caisse de retraite

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Des citadins en train de payer leur cotisation d’assurance-vieillesse.

Depuis 2006, Mme Zhai Yushu a constaté un changement dans sa caisse de retraite. « Autrefois, je versais 8 % de mon salaire à ma caisse de retraite personnelle, à laquelle était versée en même temps 3 % des 20 % de mon salaire que payait mon employeur au système public d’assurance-vieillesse. » Or, depuis 2006, seule la partie de mon paiement est transférée dans ma caisse de retraite personnelle. Le paiement de mon employeur est viré en entier à un fonds social », dit-elle. Cette somme d’argent est destinée à payer pour les retraités, dont les parents de Mme Zhai.

C’est au milieu des années 1990 que la Chine a commencé à mettre en place le système public d’assurance-vieillesse (un fonds chargé de gérer les capitaux déposés en vue de la retraite). Mais, déjà à cette époque-là, il y avait un grand nombre de retraités, et il fallait d’abord payer pour eux avant même de commencer à accumuler des fonds.

« Au début de la campagne de réforme et d’ouverture de la Chine, les personnes déjà à la retraite étaient habilitées à toucher une pension de retraite jusqu’à leur décès. Les normes de cette pension de retraite avaient été fixées et promises pendant la période où l’ancien système de l’emploi était en vigueur », a indiqué, dans un article, M. Liu Guiping, professeur adjoint de l’Institut de démographie de l’université de Beijing.

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L’assurance-vieillesse proposée par la CITIC Prudential Insurance Company permet à beaucoup de jeunes de planifier leur revenu après leur retraite.

Selon des statistiques d’un département de la sécurité sociale, à la fin de l’année 2006, le déficit accumulé du fonds social destiné à payer les pensions de retraite avait déjà atteint 900 milliards de yuans et augmentait à un rythme annuel de 100 milliards de yuans. Selon le rapport remis au Conseil des affaires d’État par le ministère du Travail et de la Protection sociale, ce déficit devrait atteindre 6 billions de yuans d’ici 30 ans. Si c’est le gouvernement qui était chargé de combler ce déficit, cela lui prendrait 30 ans et il dépenserait annuellement 200 milliards de yuans. La réforme de la caisse sociale de retraite a pour but d’alléger la lourde charge financière de l’État.

À l’heure actuelle, près de 200 millions de personnes -- dont les employés des entreprises d’État et des établissements d’utilité publique, les employés du secteur privé et les travailleurs indépendants -- cotisent au système public d’assurance-vieillesse de base. De plus, on compte près de 10 millions de nouveaux assurés chaque année.

Les mentalités évoluent

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Pour élever le niveau de souscription à l’assurance-vieillesse de la part des paysans âgés, la municipalité de Shanghai a relevé le seuil des allocations de vieillesse.

Mme Ma Xiaojuan travaille à la CITIC Prudential Life Insurance Company depuis 5 ans. Elle trouve que la partie la plus ardue de son travail est de vendre de l’assurance-vieillesse aux jeunes.

« Règle générale, la plupart des gens qui souscrivent à une assurance ont près de 40 ans, mais leur nombre n’est pas très important », explique Mme Ma. Selon elle, les personnes de cet âge faisant partie de la population active sentent de plus en plus de pression pour leur retraite. « En fait, le plus tôt on achète une assurance, le plus d’avantages on obtiendra. Si vous attendez un an pour souscrire à une assurance, la prime aura déjà augmenté de quelques pour cent. D’ailleurs, quand vous approchez l’âge de la retraite, il n’y a pratiquement plus de compagnies qui acceptent de vous assurer », confie-t-elle.

Mme Ma a essayé de persuader ses amis de planifier leur retraite. « Cependant, beaucoup de personnes ne me comprennent pas et croient que je leur parle ainsi seulement pour améliorer mon propre revenu », déclare-t-elle, mécontente. « Parmi mes amis, ce sont surtout ceux qui travaillent dans le secteur gouvernemental qui pensent qu’avec leur pension de retraite ils n’ont pas besoin de souscrire à des assurances. En réalité, la pension de retraite versée par l’État est comme un minimum vital et ne suffira à combler que des besoins vraiment de base. S’ils n’ont alors que cette pension, leur qualité de vie à la retraite baissera par rapport à celle d’aujourd’hui », poursuit-elle. En plus, la façon courante qu’utilise la génération d’âge moyen pour se préparer à la vieillesse, c’est toujours de mettre de l’argent de côté.

M. Zhang Xiaotian, un ami de Mme Ma, est l’une des personnes qui ont accepté le contrat d’assurance qu’elle avait proposé. Il a commencé à comprendre que la pension de retraite n’est qu’un minimum vital. « Lorsque j’ai montré ma fiche de paie au responsable du personnel de mon employeur, j’ai enfin compris que je ne toucherais qu’une somme minime à ma retraite. Avec ma cotisation de 300 yuans par mois et la partie que verse mon employeur, je ne pourrai recevoir, à ma retraite, qu’un peu plus de 1 000 yuans par mois. Sans même tenir compte de l’augmentation du coût de la vie, je peux dire que je mènerais une vie lamentable », avoue M. Zhang en soupirant. Ainsi, c’est sans hésitation qu’il est devenu un client de son amie. Bien que, chaque année, il doive dépenser des milliers de yuans, il se sent rassuré.

En avril 2007, Axa -- la plus grande compagnie française d’assurance dans le monde -- a publié les résultats de son enquête-baromètre annuelle sur la retraite. D’après ces résultats, les Chinois faisant partie de la population active n’épargnent pas beaucoup pour leur retraite, soit 625 yuans en moyenne par mois pour une pension mensuelle prévue de retraite d’environ 966 yuans. Cependant, chaque mois, ces travailleurs actifs épargnent déjà un montant équivalant à 60 % du revenu moyen des retraités actuels. Pour la plupart des gens, le paiement de l’assurance-vieillesse du système public est encore le mode principal de se préparer à la retraite. Mais par rapport à la génération précédente, les travailleurs chinois interrogés sont en train de changer la façon de planifier leur retraite. Ils préparent activement leur revenu de retraite en achetant de l’assurance-vie (53 % des personnes interrogées), en investissant dans le marché des valeurs (35 %) ou en déposant de l’argent à la banque (23 %). Telles sont les conclusions qu’Axa a tirées de son enquête-baromètre.

Un grand gâteau

Ayant effectué, il y a peu, une enquête parmi 1 700 personnes de plus de 24 ans, ayant un revenu annuel de 60 000 à 500 000 yuans, la Standard Chartered Bank de Shanghai a publié le rapport Projet de retraite des Chinois de la classe moyenne. D’après ce document, 28 % des personnes interrogées connaissent bien le système public d’assurance-vieillesse. Selon ce rapport, à la fin de l’année 2006, il n’y avait que 31 types d’assurance-vieillesse offerts par les compagnies d’assurances commerciales en Chine. Bien que le nombre de ce type de services augmente à un rythme annuel de 27 % depuis 2002, les revenus des primes d’assurance n’étaient, en 2006, que de 77,8 milliards de yuans.

Le système d’annuités des entreprises, déjà généralisé à l’étranger, vient d’être appliqué en Chine. L’État encou-rage les entreprises à appliquer ce système, un complément important du système public d’assurance-vieillesse. En 2006, le montant total d’annuités versées en Chine par les entreprises s’élevait à 90 milliards de yuans. Seulement pendant cette année-là, il y avait 6,55 millions d’assurés et les cotisations avaient atteint 9,1 milliards de yuans. Selon les prévisions de M. Zhao, directeur général de la compagnie d’assurance-vieillesse Ping’an, l’application de la nouvelle politique sur l’annuité des entreprises créera un marché de 60 à 70 milliards de yuans dans ce domaine. En juin 2007, il y avait déjà 1 122 clients au système d’annuités de la compagnie Ping’an, et le montant des fonds qu’elle est chargée de gérer dépassait 3,5 milliards de yuans.

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Le grand marché chinois de l’assurance-vieillesse attire beaucoup de compagnies d’assurance étrangères qui tentent d’en accaparer une part.

De plus, les services aux personnes âgées sont aussi un domaine important qui attire l’attention des capitaux étrangers. En juin 2006, le Centre allemand pour personnes âgées de la Fondation Augustinum a annoncé son implantation à Shanghai. Selon les plans, les travaux de construction de ce foyer pour personnes âgées seront achevés en 2010. Parallèlement, des entreprises allemandes et japonaises sont allées à Qingdao -- ville côtière de la province du Shandong -- pour étudier les possibilités de coopération en vue de la construction de maisons pour retraités.

En Chine, même s’il fonctionne toujours difficilement, le secteur des services aux personnes âgées attire malgré tout des entreprises étrangères. C’est incroyable! M. Li Xuehua, directeur du Bureau des services aux personnes du troisième âge de la ville de Qingdao, a déjà reçu beaucoup de délégations étrangères qui viennent sonder ce marché.

Le système chinois d’assurance-vieillesse

L’assurance-vieillesse de base est un système public obligatoire pour assurer les besoins élémentaires des retraités. Pour l’instant, ce système constitue l’assurance-vieillesse la plus importante pour la majorité des travailleurs des bourgs et des villes. Il fonctionne de la manière sui-vante : le travailleur verse 8 % de son salaire dans un compte individuel et l’entreprise dépose une somme qui équivaut à 20 % de ce même salaire. Puis, le tout est déposé dans un fonds social pour une période de 15 ans. À la retraite, le travailleur touche une pension mensuelle. Au-delà, l’État encourage à la fois les entreprises à offrir une caisse de retraite et les individus à se créer une pension de retraite basée sur leur épargne individuelle. La caisse de retraite des entreprises est une assurance-vieillesse versée volontairement par les entreprises pour leurs employées, en complément de l’assurance-vieillesse de base. Pour l’instant, il y a peu d’entreprises qui offrent ce type de pension, mais leur nombre tend à augmenter. D’après les prévisions de la Banque mon-diale, la pension versée par les entreprises en Chine pourrait atteindra un billion en 2010. Quant à l’assurance-vieillesse basée sur l’épargne personnelle, l’individu choisit la compagnie d’assurance de son choix, et il dépose ses cotisations dans les comptes qu’ouvrent ces compagnies dans les banques. Il profite ainsi d’un taux d’intérêt égal ou supérieur à celui du dépôt bancaire.

Big-bisous  toutes et à tous. @+Domi&Xiu.ReporterchineXiu

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