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Le blog de Xiu
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31 décembre 2008

Shenzhen: un modèle de réforme et d’ouverture

 

Deng_Xiaoping

Shenzhen
à Shenzhen, une dame, portant son enfant, est fière d’assister au passage de la flamme olympique. Elle se tient devant un portrait de Deng Xiaoping,(qui fit une partie de ses études dans le Loiret) Le développement de Shenzhen a permis de fonder un modèle de réforme et d’ouverture en Chine.

LA IIIe session plénière du Comité central issu du XIe Congrès du Parti communiste chinois, en décembre 1978, est considérée comme le point de départ de la politique de réforme et d’ouverture de la Chine. En l’absence de modèle et encore aux prises avec les vieilles idées, le gouvernement chinois a alors décidé de construire une voie socialiste spécifiquement chinoise, en désignant quatre zones économiques spéciales dans les provinces du Guangdong et du Fujian comme terrains d’expérimentation.

Oser penser et oser mettre en pratique

Aussitôt après la fin de cette session importante de 1978, le premier secrétaire général du Parti de la province du Guangdong, Xi Zhongxun, et ses camarades étaient prêts. Ils se sentaient déjà à l’aube d’une grande période historique de libération des idées et d’un grand développement économique.

Ayant une connaissance profonde des ressources humaines, culturelles et de la position géographiquement avantageuse de la province, M. Xi a demandé au Comité central du Parti d’accorder à la province du Guangdong le droit, avant les autres provinces, d’approfondir la réforme.

Le 8 avril 1979, lors de la réunion de travail du Comité central du Parti, M. Xi, au nom du comité provincial, a demandé avec insistance d’accorder à la province du Guangdong des politiques spéciales comme, par exemple, la création de zones spéciales dans des régions côtières et près de Hong Kong et Macao, qui seraient exclusivement destinées à la coopération et aux échanges avec l’extérieur et à l’absorption des capitaux internationaux. Lors de son compte-rendu devant Deng Xiaoping, ce dernier a lancé cette phrase célèbre qui figure déjà dans les annales : « La réforme et l’ouverture de la Chine commenceront par les régions côtières du Sud-Est du pays. La réforme et l’ouverture des régions côtières du Sud-Est du pays commenceront par les provinces du Guangdong et du Fujian. La réforme et l’ouverture du Guangdong doivent disposer d’un débouché et d’un terrain d’expérimentation sans restriction. »

Marchant droit au but, les pionniers de la réforme et de l’ouverture se sont lancés dans cette nouvelle voie pour la première fois dans l’histoire chinoise. Aujourd’hui, peu de gens se souviennent encore du nom de « Bao’an ». En effet, en janvier 1979, le district de Bao’an a été rebaptisé « Shenzhen », marquant ainsi le début de l’histoire de la réforme et de l’ouverture et du développement économique de la Chine.

Le 2 juillet 1979, Yuan Geng, directeur adjoint du Bureau du commerce du ministère des Transports, inventeur du « modèle de Shekou » et surnommé le « réformateur vaillant », a supervisé l’aménagement de la zone industrielle de Shekou dans l’arrondissement de Nanshan, à Shenzhen. Il a fallu pour cela faire exploser une colline pour gagner du terrain sur la mer. Cette explosion symbolise le lancement de la réforme et de l’ouverture chinoises.

La création de la zone économique spéciale de Shenzhen est un exploit dans l’histoire. Au rythme des cris scandant « Le temps, c’est de l’argent, l’efficacité, c’est la vie », les travaux de grande envergure pour les infrastructures urbaines ont commencé. La construction de la tour du Commerce s’est réalisée à une cadence d’« un étage en trois jours ». Ce rythme, baptisé la « vitesse de Shenzhen », témoigne de l’enthousiasme et de l’esprit nouveau qui ont animé les bâtisseurs de la ville.

BYD
Le stand d’exposition de l’entreprise automobile BYD à la IXe Foire des nouvelles et hautes technologies de Chine.

La ville de Shenzhen a élaboré une stratégie de développement économique tournée vers l’extérieur. Selon ce plan, la première zone franche et le premier parc industriel et scientifique de Chine y ont vu le jour en tant que « terrain d’expérimentation » de la réforme et de l’ouverture. Libérée des contraintes des vieilles idées et conceptions, la ville a lancé des initiatives dans plusieurs domaines : la vente publique des terres; le premier centre de gestion des devises de Chine; le système de recrutement des travailleurs visant à « briser le bol de riz en fer » et à réaliser la politique de « travailler plus pour gagner plus »; les réformes du système des salaires, du système de la propriété en procédant à la transformation des entreprises étatiques en sociétés d’actionnaires, du système de gestion financière et du système des prix et des logements; l’introduction de banques à capitaux étrangers; la création de la Bourse, etc. Ces mesures ont réussi à libérer l’économie des contraintes qui avaient pesé sur elle pendant une trentaine d’années. Elles ont permis de dégager de grandes capacités d’énergie. Les réalisations sociales et économiques de la ville se sont développées rapidement.

Au cours de la décennie 1979-1989, le volume global de la production de Shenzhen a augmenté en moyenne de 35 % par an, un rythme de croissance sans précédent en Chine, voire dans le monde. En 1984, lors de sa première inspection dans la ville de Shenzhen, Deng Xiaoping a affirmé : « Les expériences et le développement de Shenzhen prouvent que notre politique de construction de la zone économique spéciale est correcte. » Peu après, sur la base des expériences de Shenzhen, le gouvernement chinois a décidé d’élargir les zones économiques spéciales de 4 à 14 villes côtières.

En tant que « terrain d’expérimentation » et « vitrine » de la réforme et de l’ouverture de la Chine, la ville de Shenzhen a bénéficié d’un soutien fort dans l’application de ces mesures. En 1988, le Conseil des affaires d’État a accordé à la ville des droits et pouvoirs de gestion économique qui relèvent habituellement de l’échelon provincial. Le développement économique de la ville s’en est trouvé renforcé.

Ceci étant, le développement économique et social de Shenzhen manquait encore de lois et de règlements, en raison du retard de la législation par rapport à la réalité de l’économie. Cette situation a inquiété le gouvernement, les habitants, les investisseurs étrangers et les nouvelles entités économiques. Après une année d’efforts inlassables, en juillet 1992, le comité permanent de l’Assemblée populaire de la ville et le gouvernement municipal ont finalement réussi à obtenir l’aval du Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale pour élaborer des lois et règlements propres à la zone économique spéciale.

Huawei
L’entreprise Huawei, située dans l’arrondissement Bantian de Shenzhen, figure aujourd’hui parmi les groupes les plus importants dans le secteur des télécommunications.

En s’inspirant des lois et règlements en vigueur à l’étranger, le gouvernement municipal a élaboré son propre système législatif et réglementaire pour encadrer le développement, la concurrence équitable du marché, l’administration des organismes intermédiaires sur le marché, le renforcement de la protection sociale, etc. À la fin du mois de juin 2002, le comité permanent de l’Assemblée populaire de la ville de Shenzhen avait élaboré au total 191 lois et règlements, dont 185 concernent la zone économique spéciale. Un tiers de ces lois et règlements a permis de compléter le dispositif législatif de l’État ; un tiers, conformément à la situation de cette zone, a apporté des innovations dans le domaine de l’élaboration des lois, et un autre tiers a renforcé notamment le système administratif, la protection de l’environnement, la gestion urbaine et le développement des activités culturelles.

Comme toutes les réformes, celle de la zone économique spéciale de Shenzhen n’a pas été sans obstacles.

Vers la fin des années 1980 et le début des années 1990, la situation politique et économique en Chine et à l’étranger a connu de grands changements. Les discussions sur la réforme ont été vives en Chine. Certains la qualifiaient de « socialiste », d’autres de « capitaliste ». À ce moment crucial, Deng Xiaoping, « architecte en chef » de la réforme et de l’ouverture, a confirmé une nouvelle fois le succès de la construction de la zone économique spéciale. En 1992, lors de sa deuxième inspection à Shenzhen, il a affirmé que cette zone relevait du « socialisme » et pas du « capitalisme ». Il a par ailleurs souligné que : « L’expérience importante de Shenzhen est d’oser mettre en pratique. »

Les inspections et le soutien de Deng Xiaoping à Shenzhen en 1984 et 1992 ont fortement encouragé les habitants de la ville, voire le peuple chinois, à poursuivre la réforme et l’ouverture et à accélérer le processus historique. Les expériences et le succès de la construction de la zone économique spéciale de Shenzhen ont été médiatisés, attirant les visiteurs chinois et étrangers. Des millions de personnes ont afflué vers la zone pour y entamer une nouvelle carrière.

En 1994, lors de son inspection à Shenzhen, le président Jiang Zemin a demandé à cette ville de « créer de nouveaux points forts et de monter d’un nouvel étage ». En 1995, la ville de Shenzhen a commencé la « deuxième exploration ». À ce moment-là, avec l’avancée du processus de la réforme et de l’ouverture dans toute la Chine, les politiques préférentielles dont bénéficiait la zone spéciale de Shenzhen à ses débuts ont été généralisées sur tout le territoire chinois. Le gouvernement municipal a alors décidé d’« entreprendre les transformations fondamentales sur trois aspects »: transformation d’une économie planifiée traditionnelle en une économie de marché socialiste; transformation d’une économie extensive en une économie intensive; transformation de la dépendance aux politiques spéciales en un nouveau potentiel de développement basé sur l’élévation générale du niveau d’instruction de tous les habitants. En 2000, Shenzhen a accéléré le rythme de la réforme et a obtenu des résultats satisfaisants dans les domaines suivants, notamment : la réforme de la propriété des entreprises; la réforme du système de gestion des entreprises étatiques et des biens de l’État; la réforme des prix et du marché; la réforme du secteur administratif et la réforme de la sécurité sociale.

À son tour, en 2003, Hu Jintao, dirigeant chinois issu d’une nouvelle génération, a aussi effectué une inspection à Shenzhen. Il a demandé à cette ville d’accélérer davantage son développement à la tête des autres provinces et de réaliser un développement équilibré. Durant cette période, Shenzhen, ayant une vingtaine d’années de développement derrière elle, a dû faire face à une série de problèmes : la diminution des terres disponibles; un besoin croissant en ressources énergétiques; la croissance démographique; une situation peu favorable au respect de l’environnement. Tout cela a conduit Shenzhen à adapter la vitesse de son développement en misant sur l’efficacité. Tout en développant ses trois secteurs phares (technologies de pointe, distribution des marchandises et finances), elle s’efforce de devenir une ville culturelle de haut niveau.

Ces dernières années, la municipalité de Shenzhen a organisé de nombreuses activités culturelles, telles que la « Foire de la culture », le « Mois de la lecture » et la « Grande tribune des citadins ». Grâce à ces activités, cette ville économique, autrefois considérée comme un « désert culturel », a redoré son image. La mentalité des habitants a beaucoup changé par rapport aux premières années de la réforme.

Créer, innover et réussir

En trente ans, le petit village de pêcheurs de Shenzhen s’est métamorphosé en une métropole internationale. Comment s’est réalisée cette transformation ?

Une série de mesures initiées par la réforme et l’ouverture ont permis la production de grandes richesses matérielles. De 1979, date de création de la zone économique spéciale de Shenzhen, jusqu’à 2007, Shenzhen a maintenu une croissance annuelle de 28 %; son PIB a atteint 676,541 milliards de yuans en 2007, soit environ 3 450 fois plus qu’en 1979. Quant au PIB par habitant, il a atteint 79 221 yuans en 2007, alors qu’il était seulement de 606 yuans en 1979.

En bénéficiant non seulement des avantages de la zone économique spéciale, mais aussi de la réforme et de l’ouverture de son marché économique, Shenzhen a aussi contribué à moderniser le pays et à édifier le socialisme à la chinoise. Ces trente dernières années, elle a fourni au total plus de 700 milliards de yuans d’impôts aux caisses centrales de l’État. Dans le même temps, Shenzhen a fourni des dons financiers et matériels d’environ 7,5 milliards de yuans à 66 districts et villes dans dix provinces. En 2007, Shenzhen a également renforcé la coopération avec les régions du Centre-Ouest, du Nord-Est et du Sud de la Chine pour y créer plusieurs zones industrielles, notamment dans les domaines des infrastructures, de l’énergie et de la main-d’œuvre.

Auparavant, Shenzhen voyait certains de ses habitants fuir clandestinement le pays pour aller à Hong Kong. Ce déplacement a disparu depuis la réforme. Maintenant, beaucoup de gens viennent pour travailler et vivre à Shenzhen où ils sont fiers d’habiter.

De 1979 à 2007, 456,85 milliards de yuans ont été investis dans la construction de Shenzhen, notamment dans l’édification du centre-ville de 719,88 km2. Le grand développement du secteur de la distribution a permis d’en faire un centre de transport pour la région et un carrefour important de la distribution en Chine. Dans le même temps, les services se sont développés, en particulier la finance, le commerce, le tourisme et l’informatique. Shenzhen est ainsi devenue un centre important de rassemblement et de distribution de capitaux, de produits, de main-d’œuvre, de compétences et de techniques développées en Chine. Cette ville est en train d’entraîner dans son sillage toute la région.

À Shenzhen, modèle d’une économie tournée vers l’extérieur, 60 % de la valeur globale de l’industrie et 60 % du volume des exportations sont assurés par des investissements extérieurs. À la fin de 2007, 148 entreprises parmi les 500 plus puissantes dans le monde avaient investi à Shenzhen. Le volume de ses exportations a atteint 168,493 milliards $US, alors qu’il n’était que de 9,3 millions $US en 1979. Désormais, en Chine, Shenzhen est devenue la ville la plus ouverte : sur la mer, la terre et le ciel. Son port a accueilli 50 % des visiteurs et près de 80 % des voitures qui sont entrés en Chine. Le port de Shenzhen occupe la 4e place mondiale de ports de transport de conteneurs depuis sept années. Maintenant, Shenzhen a réduit son écart économique avec Hong Kong, ce qui est une bonne base pour une coopération entre ces deux villes et pour la création d’une future métropole Hong Kong-Shenzhen.

Aujourd’hui, après la richesse matérielle, les gens se tournent davantage vers la richesse immatérielle. Le maire de la ville espère que Shenzhen pourra aussi être à l’avant-garde dans le domaine culturel.

En résumé, l’expérience de Shenzhen a été d’« oser ». C’est ce qu’un habitant a confirmé : « Le dirigeant ose penser, le peuple ose agir. » Deng Xiaoping a permis la transformation de cet ancien petit village de pêcheurs. Grâce à son impulsion, Shenzhen a réalisé en trente ans le modèle économique à la chinoise, elle a assuré son élaboration et son développement, en lui apportant des améliorations, des innovations et du progrès. Cette ville est le symbole de la réforme et de l’ouverture de Chine.

Les expériences précieuses de Shenzhen ont profité non seulement à la Chine mais aussi au monde entier.

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